Témoignage d’Eglantine – Vivre 34 ans avec … et découvrir … suivit de : Échange épistolaire
Tout a commencé par une rencontre, comme beaucoup de rencontres, plutôt jolies, plutôt sympathiques. On discute, on s’aperçoit qu’on se plait … et on avance … on chemine sur un sentier qui nous mènera vers une vie de couple.
C’est ce qui m’est arrivé avec mon mari depuis 32 ans, mon compagnon depuis 34 ans. Je savais que je ne l’aimerai jamais autant que j’avais aimé auparavant. A 19 ans passés, j’avais rencontré un jeune homme que j’avais aimé follement et lorsqu’il m’avait quittée un mois avant mes 20 ans, j’ai eu la conscience aiguë que jamais je ne retrouverais un tel amour, ce qui s’est produit. Il m’avait fallu des mois pour me remettre de ce chagrin.
Trois ans plus tard, j’étais en « ménage » avec un homme de 17 ans mon aîné, la différence d’âge s’explique mais c’est une autre histoire … ou la même.
Les premières années se sont bien passées, j’étais assez amoureuse, mon mari aussi, il avait des activités musicales, je l’accompagnais à certaines, tout a été pour le mieux dans le meilleur des mondes pendant à peu près 7 ans. Nous travaillions tous les deux, moi fonctionnaire, lui dans une grande société sur un poste de cadre.
Au bout de ces 7 années, une prise de conscience s’est faite en moi. J’avais 30 ans, je n’avais pas d’enfant et je sentais mon horloge biologique commencer à s’affoler un peu.
Je me souviens que lorsque j’avais 25 ans j’avais dit à mon mari, « bien sûr je ne veux pas d’enfant maintenant, mais il arrivera un jour où j’en voudrai peut-être un ». Il m’avait répondu clairement qu’il n’en voudrait pas d’autre mais qu’on verrait si ce moment arrivait …
Sauf que je suis femme, et qu’à 32 ans, j’avais quand même mis deux ans à me rendre de l’évidence de mon besoin d’enfanter, j’ai fait part à mon mari que je ne pouvais plus continuer d’entretenir une contraception qui était contre ma volonté. Donc j’ai tout arrêté et il a dû prendre en charge ce côté-là car il n’était pas question que j’assume une contraception dont je ne voulais pas, ne voulais plus.
Et j’ai attendu 4 ans de plus avant que mon mari finisse par se décider. Il m’avançait des arguments matériels contre la venue de cet enfant, alors que j’étais dans le sens de la vie … et un jour je lui ai dit que je ne pouvais plus continuer ainsi, soit il se décidait, soit je partirai, ce que j’aurais fait, il me connaît suffisamment bien.
Ma fille est arrivée quand j’avais 37 ans …
Les premières années se sont relativement bien passées, mais dès qu’elle a été en âge de tenir une conversation sensée, à savoir très tôt car elle est à haut potentiel, il s’est passé comme un transfert de l’amour que mon mari me portait sur ma fille. J’ai souvent pensé en voyant cette espèce de transfert se faire qu’il n’était pas capable d’aimer plus d’une personne à la fois.
Mais j’aurais dû me méfier, car je me souviens lui avoir dit avant de franchir le pas de la relation sentimentale : « Mais tu n’as jamais aimé personne … »
C’est à se demander.
A partir de ce moment-là et bien plus encore à partir de sa retraite, la vie de couple s’est mise à dérailler. Mon mari a arrêté sans que je sache pourquoi toute relation sociale, il n’aime pas les relations sociales. J’ai arrêté de travailler sur sa demande en lui indiquant bien que je ne pourrais pas rester sans activité, car si lui peut rester seul, pas moi, j’ai besoin de voir du monde et d’échanger. Il avait répondu que je pourrais faire des activités bénévoles.
Ce que j’ai fait … d’abord en tant que trésorière d’association, en tant que parents d’élèves … bref, je me suis engagée socialement.
Et à partir de ce moment, habitant une petite commune, j’ai été repérée pour faire partie comme membre entrant, de la liste sortante pour les élections municipales. Je me suis retrouvée conseillère municipale, puis adjointe au maire.
Et les difficultés ont réellement commencé.
Mon mari n’a jamais accepté que je parte de la maison pour m’occuper de la commune, de la vie communale et faire avancer les dossiers. Il aurait préféré que je reste à la maison à faire quoi, on se le demande un peu puisqu’il ne proposait jamais rien : ni sortie, ni exposition, ni promenade … rien …
N’étant plus avec ma fille que ses seules relations humaines, il a commencé à observer tout ce que je faisais dans la maison, à faire des remarques plus ou moins agressives, à se placer plutôt dans l’intimidation et voyant que ça ne marchait pas vraiment, à se positionner en victime. C’est ainsi que selon lui j’ai toujours raison … sauf que la vie se passe comme il veut lui et non moi, sauf que tous les autres sont des imbéciles, sauf que je ne vois plus personne puisque nous ne recevons jamais aucune visite.
C’est le point qui aurait dû m’alerter beaucoup plus jeune, quand lorsque nous recevions un peu de famille, il se montrait très désagréable. A tel point, que après deux ou trois fois, je n’ai plus lancé d’invitations car c’était absolument invivable et si loin de l’idée que je me fais de recevoir …
Et les choses ont continué de s’aggraver peu à peu, notamment depuis la retraite où toute relation sociale avec l’extérieur a cessé ; ce n’est pas faute d’avoir essayé de dire à mon mari qu’il existait des centres d’intérêt, rien ne l’attirait, il voulait être tranquille me disait-il. Et entre temps, j’étais devenue élue de ma commune et il lui était facile de dire : « il faut bien que quelqu’un reste à la maison … »
Je ne prends aucun plaisir à me sentir épiée en permanence, ça me conduirait plutôt à faire quelques « bêtises » sous le regard de l’autre ! Mais je me sens épiée en permanence et je sais que son regard me suit quand je m’active en cuisine, je le vois me suivre, et je ne pense pas être atteinte de paranoïa …
Il occupe par ailleurs une place dans la cuisine en permanence, ce qui fait que lorsque j’arrive pour préparer le repas, je le dérange, et il me le fait savoir en soupirant très nettement, l’hiver et l’été il tient les volets fermés en permanence pour éviter ou le froid ou la chaleur de rentrer …. Aussi sitôt que je rentre, notamment l’hiver, j’ouvre les volets et il les referme sitôt que j’ai le dos tourné …
Par ailleurs, ma générosité naturelle énerve particulièrement mon mari. Quand ce don s’adresse à lui, passe encore mais quand il concernait ma mère par exemple, le peu de fois où elle est venue à la maison, ça lui était carrément insupportable de voir que je donnais à une autre personne que lui.
Il était par conséquent absolument odieux ce qui fait que ma mère n’est jamais revenue et que les vacances sont devenues obligatoires dans la région où elle habite, car nulle question pour moi, ni pour ma fille de nous priver de voir mère et grand-mère. C’est un point sur lequel je n’ai jamais cédé.
C’est assez réussi pour gâcher le reste des vacances c’est ce qui s’est passé, toutes les périodes de congés se passent près de ma mère, sans être chez elle, dans une ville où j’ai vécu 40 ans et pour laquelle je n’ai pas d’attaches particulières, aimant bien plus d’autres villes que celle-là.
Par rapport à ma fille, il a réussi, je crois à intégrer mon don, en se positionnant dans le « plus » à savoir donner plus que moi, mais je ne suis pas dans une course. Il ne s’agit pas de donner plus que l’autre, il s’agit d’aimer … d’aimer en complémentarité père-mère ou mère-père …
Qu’est-ce qui fait que aimant et donnant, on se retrouve à subir au bout de quelques années une situation tout sauf enviable, sans avoir a priori un profil de victime, car il n’aurait pas fallu que mon mari lève la main sur moi, ne serait-ce qu’une seule fois, il aurait eu ou aurait ses affaires dehors dans l’immédiat, et il le sait. Sauf que j’ai le sentiment très net aujourd’hui d’être victime de … quoi exactement … le mot pervers vient vite à mon esprit.
J’avais la nette impression d’être dans une sorte de maltraitance psychologique à m’entendre dire des choses peu justes … avec agressivité …
Je me suis rendue compte que je suis sous une forme d’emprise, qui me déplaît mais dont je ne sais pas comment me défaire. Mon gros souci est que ma fille est dans la même contrainte.
Ayant pris conscience de cet état de fait, nié pendant longtemps, connu pendant des années mais faisant avec … arrive le moment où je ne peux plus continuer de faire « avec ».
Je sais que j’ai préservé l’essentiel de ma personnalité en partant souvent de la maison pour mes fonctions municipales. Ma vie est en dehors de la maison ce qui n’est pas vraiment normal mais il faut exister pour soi-même.
Maintenant arrive le moment de franchir le pas pour délier cette emprise … et là, je fais face à la paralysie, je me sens complètement démunie.
Églantine
Échange épistolaire
J’ai lu ta lettre avec beaucoup d’attention, et beaucoup de tristesse par rapport à cette vie si grise que tu décris, et surtout si enfermée … tu ne m’en avais jamais parlé … Tu es plus souvent dans l’aide envers les autres, parlant peu de toi.
Je vais reprendre au fil du texte si tu veux bien.
Avant même de reprendre tes mots et de les commenter, je vais commencer par te poser une question de fond : Aimes-tu ton mari ?
Tu n’es pas obligée de répondre à cette question, l’important étant que toi tu la connaisses ; cette réponse.
Tu pourras ou non donner suite à cette question ainsi qu’à toutes celles qui vont suivre, nous sommes en amitié, pas en interrogatoire … donc ressens une complète liberté par rapport aux questions, conseils qui vont se succéder. Encore une fois, on est en amitié, en aide, rien d’autre.
Tu dis lorsque tu abordes la question de l’enfant, que ton mari n’en voulait pas d’autres … Qu’en est-il ? Il avait manifestement des enfants avant de te connaître, combien ?
Et sa relation avec sa compagne ou sa femme avant toi ? Que t’en avait-il dit ? Que ressens-tu par rapport à cette relation, par rapport à son ancienne compagne, où était le problème, comment leur séparation est-elle intervenue ? Peux-tu en tirer des informations ?
Ensuite, tu effleures le sujet de ta fille, qu’en est-il de tes relations avec elle ?
Qu’as-tu ressenti au moment où tu as pris conscience que ton mari était plus aimant envers ta fille qu’envers toi ?
Est-elle une source de forces pour toi ? Que ferais-tu pour elle ?
Il me semble comprendre que tes relations avec ta fille, au travers de ce que tu dis, que ces relations semblent bonnes voire très bonnes. Qu’en est-il réellement ?
Enfin, pour aborder la question qui te tracasse à te savoir « démunie », voire paralysée, je vais te donner ou essayer de te donner, si tu veux bien, quelques pistes.
Tu ne fais aucune référence à l’aspect financier de ta vie. Est-ce que vous êtes dans votre vie financièrement à l’aise ou pas.
Si oui, peut-être est-il temps d’ouvrir un compte en banque à ton nom, ton seul nom …
Si non, c’est un peu plus compliqué, mais il faut quand même ouvrir ce compte à ton seul nom, avec une autre adresse que celle de ton domicile. Demande une attestation d’hébergement à une de tes connaissances de confiance, amie, ou famille … et choisis une banque autre que celle où le compte du couple est domicilié. La question des finances reste un point à prendre en compte car c’est souvent une des faiblesses du type de personne que tu décris en la personne de ton mari … D’ailleurs, comment est-il ? Économe, dispendieux ? Est-ce lui qui gère les finances ?
A voir cette piste … l’explorer bien à fond … mais étant peu intéressée par les aspects pécuniaires, je ne peux pas t’aider plus avant …
Les choses ne doivent pas bouger rapidement, prépare doucement ton départ si tu souhaites partir, prépare le tranquillement mais de façon très secrète, très organisée en prenant le temps, …
As-tu parlé à d’autres que moi de la situation ? Si oui, fais-le, fais-le autant que tu pourras auprès de personnes de confiance. Si non, fais-le rapidement, décharge ce fardeau, ne garde aucune fierté par rapport à cette situation, elle ne ferait que t’encombrer.
Tu fais allusion à un mandat électoral, mais à côté, est-ce que tu travailles et si oui, comment ? A temps complet ? A temps non complet ? Explore cette piste …
Toujours concernant ton époux, as-tu repéré ses zones de faiblesse ?
Tu dis qu’il t’épie, oui mais tout le temps ? Ne dort-il jamais ? Y a-t-il des moments dans la journée où il n’est pas là, où tu peux organiser des rangements, classements, en dehors de son regard ?
As-tu des ami(e)s de confiance à qui tu pourrais confier des objets t’appartenant et qui te tiennent à cœur : bijoux, lettres, photos, sans pour autant dans un premier temps que ton mari s’aperçoive de l’absence de ces objets, sois prudente …
As-tu pensé à sauvegarder ce qu’il y a sur ton ordinateur, sur une clé USB par exemple que tu aurais toujours sur toi.
Dans ce qui t’appartient, pose-toi la question de savoir ce qui te tient le plus à cœur. Ça peut n’être pas grand-chose, mais pose-toi vraiment cette question … et sauvegarde …
Pour terminer, tu dis avoir pris conscience de cette situation très récemment. Il y a toujours un effet catalyseur. Il a eu lieu chez toi.
Peux-tu me dire comment tu as réalisé ce que tu vivais et comment tu as réussi à poser le mot perversion ? Sans indiscrétion aucune, évidemment, uniquement si tu as envie de dire, si ça te fait du bien … de dire …
Élisa, ton amie.
Il y a plusieurs années, j’aurais répondu oui à la question aimes-tu encore ton mari, maintenant je sais que ce n’est plus le cas, depuis longtemps déjà. Subir une pression quasi quotidienne, se sentir en stress en agissant dans la maison, et entendre des remarques injustifiées ou proférées d’un ton où perce une agressivité importante oblige à mettre de la distance entre l’autre et soi. Je sais aujourd’hui que je ne l’aime plus. Je poursuis en réponse aux autres interrogations.
Mon mari a été marié une première fois et a eu deux enfants de son premier mariage. De sa femme, il me disait qu’elle avait toujours l’air d’avoir perdu son chat la veille, cela est vrai, cette femme a un air triste sur elle en permanence, mais il reste que mon mari a dû partir pendant plusieurs mois pour une formation professionnelle et que pendant ce temps, la femme qui était son épouse, s’est libérée de son joug. Elle a évolué socialement ce qui n’a pas convenu du tout à mon mari et il a pris ses distances et est parti une première fois, puis une seconde.
Pour ce qui concerne ma fille, nous avons ensemble ce qu’on pourrait appeler presque une relation fusionnelle. Nous avons des rapports de mère à fille évidemment, mais aussi nous discutons beaucoup de divers sujets, et heureusement, car enfant différente avec deux ans d’avance par rapport aux autres élèves, il lui a été toujours difficile de s’intégrer au groupe classe … j’ai toujours une image d’elle en école maternelle, enfant extraterrestre atterrie par inadvertance dans le monde des humains …
Elle est à la fois très forte et très fragile, nous discutons beaucoup ensemble, heureusement car elle est aussi très enfermée.
Pour ce qui est de l’aspect pratique, c’est là où je commence à me sentir moins bien et très embarrassée à ne savoir par où commencer … Ouvrir un compte, oui pourquoi pas, mais où ? Me faire domicilier chez qui, c’est assez difficile à demander ce genre de choses … En fait, je ne sais pas par où commencer, par quel bout je dois commencer à tirer la corde qui dénouera les liens … pour poursuivre sur le concret par rapport au compte en banque, je vais chercher, mais pas de personne de confiance à ce point dans mon environnement mais peut-être … par rapport à l’ordinateur, j’ai tout ce à quoi je tiens sur des clés USB qui sont dans mon sac à main … quant à savoir ce qui me tient le plus à cœur sur le plan matériel, peut-être tout ce qui me permet de sauvegarder le lien avec l’extérieur : téléphone, ordinateur, et l’appareil photo car j’aime prendre des photos …
Pour continuer sur le quotidien, ce n’est pas facile d’échapper à son regard, il est la plupart du temps dans la cuisine mais lorsqu’on est ensemble avec ma fille, il est fréquent qu’il vienne voir, uniquement voir ou sous un prétexte futile, qu’il vienne parler à ma fille … Il est comme omniprésent dans la maison à écouter tous les bruits, et les identifier, à savoir quand on sort, si on a bien refermé la porte, …
Enfin pour aborder et finir sur le point qui a fait catalyseur, c’est en fait une belle histoire, une très belle histoire.
Il y a 38 ans, bien avant de connaître mon mari, j’étais follement amoureuse d’un jeune homme qui avait 22 ans, moi j’en avais 19. C’était un amour profond, intense, partagé, jamais consommé, …. un amour fou qu’on ne rencontre qu’une seule fois dans sa vie.
En 1976, en tout début d’année, le jeune homme a rencontré une autre jeune fille et s’en est allé en février 1976, ….. un mois avant mes 20 ans.
J’ai mis plus de deux ans à m’en remettre, j’étais dévastée, complètement perdue, et quand je partais pour l’université pour des journées de rencontre trimestrielle avec les professeurs, ma mère se demandait toujours si j’allais revenir tant j’étais désespérée. Elle avait horreur de ces journées. C’était en 1976 et 77, un an après … encore …
Je savais par ailleurs que jamais je ne retrouverai cette intensité, cette puissance, cette fraîcheur dans le sentiment d’amour, ……. ce qui s’est révélé exact, jamais retrouvé.
Je savais aussi, quelque part, qu’il me recherchait … depuis. Je ne l’ai pour ma part, jamais oublié et ai toujours recherché sa trace, sans que ce soit fréquent, mais de temps à autre.
Il y a quelques semaines, alors que je rentrais chez moi, plus tôt que prévu le matin, je ne suis jamais chez moi vers 11 h le jeudi matin, je me suis connectée sur Internet, sur ma messagerie et j’ai vu un message d’un site de retrouvailles d’anciens amis, sur lequel je m’étais inscrite il y a cinq ans. Habituellement je détruis systématiquement ces messages sans les regarder, sauf ce jour-là.
Ce jour-là donc, j’ai vu :
« Bonjour Églantine,
ça fait un moment…«
C’était lui ….
Ce même jour, nous avons échangé, après ma première question qui a été de lui demander s’il avait réussi sa vie, question qui est venu en écho à ma dernière phrase lorsqu’il m’a quittée, lui souhaitant d’être heureux …..
… « non pas vraiment« …. a été sa réponse. Cette réponse est venue me frapper en plein cœur ….
Depuis, après s’être dit que nous ne nous étions jamais oubliés, que nous nous étions toujours recherchés, lui plus que moi, souvent, très souvent jusqu’en octobre 2012, nous avons continué d’échanger et retrouvé en soixante-douze heures l’intensité des émotions et des sentiments que nous partagions il y a 37 et 38 ans avec la même fraîcheur, et des ressentis complètement partagés, nous nous sommes retrouvés à l’unisson. C’est absolument renversant et bouleversant sur le plan émotionnel, et sur un plan plus vaste, ça remet en cause la vie qu’on s’était plus ou moins projetée …. et ça fait se lever un formidable espoir.
Il y a 37 ans, un mois avant mes 20 ans, il me quittait. Cette année, un mois avant les 20 ans de notre fille, il revient …. Ma fille, que j’ai eue à 37 ans …. Pour les personnes qui croient au destin, ça s’appelle une destinée…
Je pourrais te raconter bien d’autres choses, par exemple, une vie sentimentale peu réussie pour lui et beaucoup, beaucoup de souffrances, une recherche fréquente de moi, une évolution en miroir entre nous sur beaucoup de plans, des soucis de santé assez similaires, jusqu’ici mais les choses bougent rapidement, des anniversaires personnels non fêtés ….. Je pourrais te dire également qu’on se retrouve dans l’écriture, il écrit très joliment … en prose, en vers …
Nous nous écrivons, nous téléphonons mais ne nous sommes pas encore revus…. Il y a quand même quelques précautions à prendre …. au moins se revoir quelques fois avant d’agir.
Il reste que je suis mariée, ne l’oublie pas même si ma vie de couple est considérablement vide depuis très longtemps … je sais seulement aujourd’hui que je ne vieillirai pas avec mon mari, en prenant toutes les précautions dues à son âge et au fait que je vis avec lui depuis 34 ans … Mon mari ne pose aucune question, car selon certaines il ne peut pas ne pas voir, mais il n’est pas encore temps de dire …
Voilà pour ce qui est de cette belle histoire, aujourd’hui des prises de conscience de mon côté, entre la réalisation d’une perversion, la réalisation que ça ne peut pas continuer ainsi quoiqu’il se passe avec mon ami, et d’autres prises de conscience un peu moins inconfortables mais troublantes quand même font que je suis en latence.
Du coté de mon ami, il y a une maladie sérieuse, la conséquence est que nous sommes dans un temps suspendu …
Je ne peux pas aller vers lui sans avoir réglé les problèmes avec moi-même, vivre un quotidien depuis tant années laisse des traces … sur la personnalité, aggrave le manque de confiance, aggrave l’angoisse intrinsèque d’abandon … il faut que je me prenne en compte et que je rassemble mes morceaux épars même si j’ai préservé l’essentiel …
Et puis il y a ces liens à défaire qui me posent des problèmes car encore une fois, je ne sais pas par quel bout prendre la corde épaisse qui m’enserre.
Églantine
Emma,
parfois, on ne peut pas tout faire en meme temps…
mais, il y a quelque chose que je ne comprends pas: vous dites que vous avez vos assedics, et que par ailleurs, votre mari travaille, mais…que le psy » c est trop cher »
Etes vous certaine, que c est pour une question d argent, que vous avez arreté? ou bien, est ce qu il serait trop difficile, d aller faire face à cette peur vertigineuse de l abandon ( tout à fait compréhensible, vu les multiples abandons que vous avez subi), via la psychothérapie?
cordialement
carole
Carole,
C’est trop cher car mes deux enfants sont partis pour leurs études supérieures et nous devons payer loyer, électricité, téléphone, transport, fac (ils ne sont pas ensemble)… donc, en ce moment avec ce que je touche comme Assedic, on finit les mois plus que rick/rack…
Bonsoir emma,
il existe de très bons psychiatres, remboursés par la sécurité sociale, et peut etre qu une véritable thérapie, vous permettrait d avancer dans votre problématique, car à vous lire, vous donnez l impression de tourner en rond ( et, n y voyez là , aucun jugement de ma part)
courage
carole
Carole,
J’ai bien conscience de tourner en rond… ou plutôt de ne pas bien savoir ce que je veux ! Je suis un peu perdue, je l’avoue sans problème.
Emma,
j ai mis 10 ans, avant de pouvoir partir, 10 ans de psychanalyse, suivie de thérapie emdr; la plupart d entre nous, ici,( dont moi ) s accorde pour constater, que c est notre dépendance psycho affective, qui est le réel problème; le traiter, est long, difficile, et douloureux, car il faut souvent,pouvoir remonter aux traumatismes primitifs le votre(, d après ce que vous dites), remonte à la naissance; et oui, plus les traumatismes sont précoces, plus c est douloureux; remonter vers les émotions( pour les revivre, et les dépasser ), du bébé que nous avons été, n est pas facile, et peut sembler terrifiant: cela ne peut se faire qu avec un bon thérapeute, et aussi beaucoup de volonté; on ne le fait, ni pour ses enfants, ni pour qui que ce soit, mais pour soi meme
le fait que vous veniez sur ce blog, discuter, montre certainement, que quelque part, vous avez envie ( besoin ?) que quelque chose change
je suis sure, qu ici, vous trouverez toujours, une écoute bienveillante, mais vous seule, pouvez faire le » boulot », si vous le décidez
amicalement
carole
Carole,
J’ai bien conscience que tout repose sur moi !!! et que je ne m’en sortirai pas toute seule, je veux dire sans une aide psychologique… J’ai déjà fait une première approche… J’y retournerai sans aucun doute… Avez-vous eu un soutien médicamenteux, genre antidépresseur ? Je n’ai pris des médicaments que lorsque j’ai été hospitalisée et deux ou trois mois après, mais j’ai vite arrêté, je voulais me reprendre en mains moi même… Je n’aime pas l’état dans lequel me mettent les médicaments… et ce n’est pas une solution !
Bonsoir Emma,
concernant mon histoire ( qui est complexe), vous pouvez en avoir un petit aperçu, dans un commentaire que j avais posté le 6 sept sur « mots et torture »…
Pour ce qui est des médicaments: mon sentiment, est qu ils sont utiles dans 2 cas
1) un diagnostic est posé, par un psychiatre compétent, et un traitement adapté est mis en place, assortie d une psychothérapie; bien sur, tout dépend du diagnostic…dans le cadre d un diagnostic d une maladie psychiatrique, qui n a rien à voir, avec « un mal etre de vivre », c est au psychiatre, en ayant discuté avec son patient, de mettre en place le traitement adéquat
2) des antidépresseurs sont prescrits, dans une durée limitée dans le temps, pour aider à » passer un cap », de toute façon, dans le cas d une vie avec un pn, une psychothérapie est nécessaire, ne serait ce que pour arriver à « encaisser » les attaques pn, lorsqu on n est pas prêt(e) à se séparer
cordialement
carole
Carole,
Merci pour vos conseils.
Je ne ressens pas le besoin de prendre des antidépresseurs et depuis que j’ai mis un nom sur ce qui n’allait pas chez nous, j’encaisse mieux les « coups » comme vous dites…
Je comprends le « jeu » dans lequel veut nous mettre mon mari et je ne joue plus ! Je réagis en adulte responsable et je demande du respect… Je n’essaie plus de me justifier et de lui donner le plaisir de m’embarquer dans une discussion où il mène le débat et tourne tellement les phrases et les mots que j’en sors toujours perdante… Je ne pleure plus, ne m’énerve plus… Je m’isole et met de la distance… Je réponds de façon simple et sure de moi… Je ne suis plus demandeuse d’amour, d’attention… comme si je n’en avais plus besoin… J’assume mes envies et ça a l’air de fonctionner même pour moi, je ne m’en porte que mieux !
De plus, je pense que le départ de mon fils a été bénéfique en ce qui concerne le comportement de mon mari qui ne supportait pas l’affection qui existait entre nous… et qui le rendait encore plus agressif ! Il se sentait « rejeté » de cette relation et nous le faisait payer. Relation pourtant qu’il a intensifié lui même en se comportant comme notre « bourreau ».
Je ne sais pas si ça va durer car en général, ça ne dure jamais longtemps et tout n’est pas encore réglé mais il y a une accalmie depuis quelques mois et j’en profite pour me reposer moralement, pour reprendre des forces et essayer de me reconstruire et me donner les moyens d’avancer en étant en forme !!!
Emma
Bonjour Emma,
vous n etes pas dépressive, et c est tant mieux ( surtout pour vous 🙂 ); il me semble, que vous avez beaucoup de cartes en main, pour décider de votre avenir; certain(e)s, ici, ont décidé de rester avec M ou Mme pn, pour des raisons qui leur sont propres; pour moi, partir, était une question de vie ou de mort, donc…
je vous souhaite du courage
cordialement
carole
Carole,
Je vous remercie de votre compréhension et de ne pas me juger… Je ne sais pas expliquer pourquoi je n’y arrive pas mais je n’arrive vraiment pas !! Moi, je pense que je risque plus la mort aujourd’hui, si je m’en vais que si je reste (même si ça semble incongrue à certaine)… Je n’aime pas vraiment la vie en fait et si je tiens c’est parce que j’ai un semblant de famille et un semblant de vie sociale… Si tout ça s’écroule, j’ai bien peur de m’écrouler avec… et là, de tomber dans un cercle dépressif infernal et fatal…
Alors j’essaie par vos témoignages et votre soutien de prendre des forces et de comprendre ce qui me bloque encore… Mais contrairement, à ce que Françoise a pu écrire, je ne me complais pas dans la souffrance morale… J’aime mon mari et nous avons (en dehors des périodes de crises) de bons moments auxquels je m’accroche et pour moi, c’est mieux que rien du tout !!!
J’essaie depuis plusieurs mois de lui faire admettre qu’il a besoin de voir un psy, qu’il faut qu’il change, qu’il nous rend souvent la vie impossible, qu’il est trop exigent, qu’il faut qu’il lâche prise sur nous et aussi sur lui (il n’arrête jamais), que c’est difficile de vivre avec lui et s’il est en déni permanent lorsque je lui en parle, je vois bien qu’après, il essaie d’être plus agréable, plus disponible, plus gentil… Malheureusement, pas assez longtemps à mon goût mais c’est toujours ça de pris… et peut être qu’à force, ça deviendra naturel… C’est aussi pour ça, parce que je le sais intelligent et que je sais qu’il en veut à son père d’être ce qu’il est, que lui va peut être pouvoir changer… Je sais de par ce que j’ai lu que je rêve surement et je ne me fais que peu d’illusion mais si cet espoir existe, je ne veux pas passer à côté. Je suis sure aussi que le départ de mon fils va être bénéfique…
C’est sûrement idiot de ma part mais si je n’essaie pas, je m’en voudrais et j’aurai des regrets… Moi, pour le coup, en amour, j’étais une rêveuse quand, je me suis mariée c’était pour la vie… pour vivre et mourir avec mon amour… Bien-sûr, aujourd’hui, j’ai évolué… Je ne rêve plus à l’amour éternel mais je veux quand même nous donner une chance si infime soit elle, si elle peut éventuellement exister.
Je vous le disais, je n’ai aucune aide extérieure en ce moment, je ne prends pas de médicaments, je ne fume pas, je ne bois, je ne me drogue pas, je ne suis pas boulimique, ni anorexique… Je suis plutôt équilibrée pour quelqu’un ayant mon passé. Cet équilibre, je pense, je l’ai trouvé dans la relation avec mes enfants, dans les bons moments avec mon mari et dans le fait que je sorte toutes mes souffrances dans ma poésie par l’écriture… et aussi que je fasse régulièrement du sport et puis pendant la grosse crise de ces derniers mois, j’avais une amie à qui je me confiais, qui m’écoutait sans me juger et me soutenant sans jamais me dire moi, je serai toi, je ferai ci ou ça, sans jamais me dire de m’en aller (alors que je sais qu’elle, il y a longtemps qu’elle serait partie)… Elle ne me comprenait pas mais acceptait mes choix… Aujourd’hui, elle a déménagée et je me sens bien seule, je pense que c’est ce qui a motivé mon choix de venir sur un site où je pourrais parler et être comprise puisqu’avec des gens dans ma situation ou ayant vécu cette situation.
Je ne m’attendais pas à tomber sur une Françoise ! Plus expert qu’un expert… Mon psy m’a dit que j’aurais du mal et que ce serait long mais Françoise est certainement un excellent professeur en psychologie et connait mieux ma vie que moi-même ! elle sait trouver les bons mots pour convaincre ! C’est une femme trop péremptoire qui a un avis tranché sur tout et qui ne sait pas s’adapter à son auditoire. Elle a une solution à chaque problème parce qu’elle pense le problème dans sa globalité en occultant la vision humaine, le contexte et les détails… mais pour moi, c’est le genre de personne qui se cache derrière ses avis tranchés pour se protéger et n’être jamais prise au dépourvu… D’ailleurs, personne ne songe à la contrarier… Pour moi, il manque à ces gens là, l’intelligence du cœur. Ce sont des gens qui ont l’air si sur d’eux, pour avoir l’air fort mais que si on gratte un peu, ils ne sont pas si forts que ça et qu’un grain de sable dans leur quotidien pourrait faire basculer… Plus facile donc de travailler avec des enfants que de gérer un quotidien avec des adultes intelligents et cultivés.
Moi, dans la vie, je ne suis sure de rien… Je suis en quête d’apprendre et d’évoluer sans cesse… Je me mets donc en danger en permanence… J’aime les challenges ! et je suis considérée comme quelqu’un d’avenant, facile d’abord avec qui les gens aiment à discuter.
C’est pour ça que j’ai fait de l’intérim… pour ne pas m’endormir dans la routine d’un poste et oublier de mettre mes neurones en éveil… Mais ça c’est autre chose.
Carole, vous avez dit avoir eu « un choc » récemment… et que vous avez tenu bon… Je ne sais pas ce que c’est mais je vous souhaite bon courage et espère que vous allez bien…
Vous êtes apparemment toujours suivie… J’ai trouvé ça assez dur au départ de revenir sur des moments que je voulais oublier… (j’ai surtout travaillé sur mon enfance, je voulais aller dans l’ordre des traumatismes pour comprendre le pourquoi d’aujourd’hui). Les premières fois, je ressortais complétement déprimée, en larmes, des larmes silencieuses, et très fatiguée, ça vous a fait ça aussi ?? Après, j’ai éprouvé de la colère contre ma mère, mon père et aussi contre moi… Je n’ai pas aimé non plus ce passage… J’avais une rage dont je n’arrivais pas à me défaire… J’ai eu envie d’acheter des gants de boxe et de taper, taper jusqu’à épuisement… Puis j’ai arrêté et j’ai craqué.
Est ce que cela vous fait vraiment du bien ? Est-ce que vous vous sentez plus légère aujourd’hui, plus forte ?
Emma,
je le répète, je ne juge personne; vous dites dans 2 messages différents: « je ne suis pas dépressive », » je n aime pas vraiment la vie » qu est ce qu est la dépression alors, et percevez vous l antinomie de ces 2 phrases ?
vous utilisez le terme d » auditoire », pour parler des échanges sur ce blog; percevez vous qu ici, il n y a pas d auditoire, juste des personnes qui prennent le temps de vous répondre…?
votre psy, vous a dit que ça serait long et douloureux, mais au 1er » coup de bambou »( choses douloureuses à affronter), vous arretez: c est votre choix, mais les choses ne vont pas s améliorer toutes seules, par l opération du saint esprit…
vous voulez changer votre mari…tous ceux et celles qui sont sur ce blog, vous diront , par expérience, que ç est voué à l échec: on ne peut changer personne;
votre mari ne changera pas; après, à vous de décider , si oui ou non, vous voulez /pouvez partir…
beaucoup d entre nous, ici, ont vécu des situations d une dureté, et d une violence que vous pouvez à peine imaginer, et ont trouvé des stratégies ; prenez le temps de réellement lire, les histoires des uns et des autres, peut etre, cela pourra t il vous aider à avancer….
cordialement
carole
Carole,
Si ne pas aimer la vie c’est être dépressif alors je l’ai quasiment toujours été… C’est pour moi un état permanent !!
Merci pour vos conseils et votre aide.
Je vous souhaite bonne continuation et bon courage dans votre vie !
Cordialement,
Emma
Emma,
J’ai un gros vécu et en matière de toxicité familiale, de traumatismes, je peux dire que j’ai décroché le pompon du pire en naissant dans une famille aussi déglinguée et violente sous une apparence policée et bourgeoise. Même si j’ai aussi conscience qu’il y a encore pire comme milieu familial. Donc je sais ce que c’est d’être au fond du trou et du désespoir. J’ai plusieurs fois frôlé la mort, j’ai connu le handicap physique, j’ai enduré dès l’âge de 5 ans des abus sexuels puis des viols jusqu’à 17 ans de la part de mon père et de sa tante. Et j’ai du affronter des situations de parentification, mais aussi des monstruosités dont peut-être vous ne pourriez même pas imaginer l’existence.
J’ai été tentée de baisser les bras et entrer en complaisance victimaire un moment. Ca a failli me coûter la vie. Et après il m’a fallu des années pour remonter la pente.
Ma mère de son côté, a toujours choisi la complaisance victimaire plutôt que partir du foyer conjugal. Elle s’est bourrée d’antidépresseurs pour faire écran entre son mari et elle, m’a parentifiée pour que je la gère (et elle a fait pareil avec ma soeur), prenne les coups à sa place. Elle a attendu la dernière agression physique de mon père qui a failli lui coûter la vie pour enfin faire sa valise et partir après 35 ans de vie zombie, de tabassage, d’humiliations. Elle n’a jamais pu revivre une vie réellement normale après autant de temps sous ce régime. Elle a trop attendu pour ça. Et comme elle n’a jamais traité ses problèmes psy autrement que par des neuroleptiques à haute dose et des cures de sommeil, elle est restée une vieille petite fille avec des tocs, des crises de régressions, des comportements à la limite de la normalité. Depuis deux ans, elle a une démence à corps de Lewy. Une sorte de prolongement de l’état de zombie et de régression que j’ai toujours vu chez elle depuis que j’ai 6 ans. Terrible de voir à quel point sa peur de partir du foyer conjugal lui aura complètement ruiné la santé et l’équilibre psychique et mental. Beau bilan d’existence s’il en est.
Donc, si la complaisance victimaire parait toujours à première vue une attitude plus facile et très tentante, je sais par expérience et de visu que le prix à payer sera plus que démesuré.
Alors même si c’est toujours très dur de se botter régulièrement les fesses moralement et intérieurement, c’est à chaque fois se redonner les moyens de vivre debout et sereine. C’est se redonner vie et énergie vitale pour avancer et affronter les difficultés et les aléas sans se sentir submergé(e).
Je vous parais dure parce que je vous bouscule et que je mets à jour vos paradoxes, vos contradictions dans différents messages.
Peut-être que je m’illusionne sur moi-même mais je ne pense pas que je manque d’intelligence du coeur ni d’empathie ni de compréhension. Mais par contre, je n’entre pas dans l’apitoiement ni la complaisance, c’est évident. Ni avec moi-même, ni avec les autres.
Parce que je sais que ce n’est pas un service à se rendre à soi-même ni à rendre à autrui.
Je n’ai pas honte de parler de mes contradictions, de mes errances, mes paradoxes. Je n’ai pas peur de faire mon autocritique très régulièrement. Je ne me sens pas particulièrement forte ni fragile. Simplement, j’ai choisi d’affronter la vie à bras le corps, j’ai choisi de vivre et non de survivre, j’ai choisi d’affronter mon passé d’enfance en thérapie même si ça m’a coûté énormément d’efforts, d’instrospection et de temps. J’ai choisi l’émancipation et la vie, même pauvre, plutôt que l’aliénation, la violence et l’enfermement dans l’aisance avec la mort au bout du chemin. C’est d’avoir surmonté des choses atroces qui me rend forte mais aussi la compréhension de la nature humaine dans tous ses états y compris les plus noirs et retors.
La société actuelle tend à beaucoup assister, materner, dorloter les gens sous prétexte de souffrance, de passé difficile, ce qui ne les pousse pas à se revitaliser pour agir par eux-mêmes, ne les amène pas vers l’émancipation mais les conforte dans l’aliénation et la dépendance.
Je n’agis pas ainsi. Je considère que la souffrance n’est jamais une excuse à l’immobilisme et au dolorisme.La souffrance n’est pas non plus quelque chose qui excuse la violence, le crime. Et c’est évident qu’une vision telle que celle-ci peut déranger et choquer. J’en suis bien consciente. Pour autant j’assume complètement et je n’ai aucune culpabilité à mettre à jour des comportements victimaires. Ne serait-ce que pour que la personne perçoive à quel point elle se fait du mal à elle-même et se pénalise en dehors même de toute violence subie de la part d’autrui (parent, conjoint, etc).
Par contre, je ne laisserais pas la personne en souffrance sans lui donner des pistes pour qu’elle puisse trouver des aides et des ressources thérapeutiques/ juridiques pour s’en sortir.
Mais si malgré cela, la personne persiste dans le dolorisme et la complaisance victimaire, c’est son choix, son problème, sa responsabilité, sa décision qu’elle aura prise en toute liberté et connaissance de cause. Et je respecterai son choix.
Je sais qu’on ne fait pas le bonheur des gens malgré eux. Et je ne suis pas là pour gérer toute la misère du monde sur mes épaules.
Pour conclure, je suis quand même très contente de vous avoir un peu bousculée. Non parce que je serais sadique ou méchante ou que j’aimerais faire du mal aux gens ( c’est pas mon genre), mais parce que du coup, vous changez un peu de registre et vous remobilisez un peu plus de positif, de vitalité que dans vos premiers messages. Au moins quand vous vous adressez à moi directement.
C’est évident qu’il y a encore du progrès à faire mais si vous consultez un psy pro et suivez jusqu’au bout une bonne thérapie qui continue de vous bousculer un peu, vous pouvez tout à fait traiter et dépasser vos problématiques personnelles et pouvoir trouver l’énergie pour partir et vous reconstruire sereinement sans être terrorisée par l’entreprise. J’en suis persuadée. Mais après, c’est vous qui décidez. C’est votre vie.
Bon courage,
Cordialement
Françoise
Françoise,
Au vu de ce que vous avez vécu, j’ai presque honte de ne pas savoir gérer ma situation…
Ce que je peux vous dire, c’est que je ne suis plus une victime, je ne laisse plus mon mari avoir ce pouvoir sur moi… et quand il essaie, je n’éprouve plus la tristesse, la souffrance et le désespoir que j’éprouvais avant… Aujourd’hui, je me rebelle avec mes petits moyens et hier, par exemple, il m’a dit que j’avais changé, suite à un comportement qu’il attendait et que je n’ai pas eu !
Bien sûr, tout n’est pas gagné et je sais que j’ai encore du chemin à parcourir… Comme je vous le disais tout à l’heure, là, j’intègre et je digère tout ce qui m’aura été dit ici et on verra ce qui va en sortir. J’ai le temps, moi, je suis juste en souffrance morale, je ne suis pas en danger de mort… et rien ne m’attend quand j’aurai refermé la porte !
Bon courage
Emma
Quand j’ai commencé les séances EMDR pour traiter les problèmes liés aux deux incestes et aux violences physiques et psychiques que j’ai vécu durant toute mon enfance et adolescence dans ma famille, j’ai cherché un psychiatre diplômé, ce qui m’a permis une prise en charge sécurité sociale sur les séances que j’ai faites à son cabinet à l’hôpital psy de ma ville (séances en plus beaucoup moins chères qu’en cabinet de ville).
Je ne sais pas où vous vivez mais vous pouvez faire la même démarche que moi et donc payer bien moins cher les séances que chez un psychothérapeute, pas forcément diplômé de surcroît. Ca peut être une solution rapide au lieu de rester dans la détresse actuelle.
Enseignante vacataire précaire, avec un salaire seulement 10 mois sur 12, pas de congés payés, je n’avais pas et je n’ai toujours pas les moyens de payer pour une séance mensuelle les 80 à 100 euros que l’EMDR chez un psychothérapeute coûte. Pour cela que j’ai pris il y a quelques années des séances chez un psychiatre diplômé qui m’a fait payer près de 3 fois moins cher avec la prise en charge de la Sécu. Regardez les psychiatres qui peuvent vous proposer des thérapies comportementales courtes, des thérapies adaptées autres que le classique entretien sur divan ou fauteuil (EMDR, Hypnose ericksonienne). Et je pense que ça vous aidera grandement.
Si vous avez toujours travaillé un peu, même en intérim, ça devrait vous donner confiance en vous et vous garantir que vous êtes capable d’assurer votre pain quotidien, premier pas vers l’indépendance.
On peut ne pas être une personne d’argent mais lorsqu’il y a de l’argent plus qu’en suffisance dans une famille où règne la violence qu’elle soit verbale, psychologique, sexuelle, physique, ou tout cela confondu, les personnes victimes ne partent généralement pas, ou dans le meilleur des cas, attendent beaucoup plus longtemps que d’autres victimes vivant dans des milieux plus modestes. Parce que cet argent, cette aisance matérielle contribue à les ligoter psychiquement. Les conjoints tortionnaires en sont très conscients et s’arrangent pour bien le faire sentir à leurs victimes généralement. Ce qui accentue les angoisses d’abandon, la peur du lendemain, la peur d’anéantissement total des victimes bien sûr. Plus il y a à perdre matériellement, moins il y aura départ des victimes. C’est plus facile pour les enfants dès lors qu’ils sont ados de s’émanciper et de partir de ces familles bourgeoises toxiques qu’aux conjoints qui vivent l’enfer (généralement des femmes, même s’il peut aussi y avoir des hommes victimes). Je suis bien placée pour le savoir puisque comme ma soeur, j’ai fui dès l’adolescence le milieu familial et ai conquis très rapidement mon indépendance financière.Alors que notre mère n’est partie que très très très tardivement, malgré l’insupportable qu’elle vivait au quotidien.
Et quand comme vous, comme ma maman aussi, les conjoints victimes ont vécu une enfance chaotique et insécure au plan familial, le facteur financier conquis lors du mariage, l’établissement social jouent tous deux un rôle de stabilisateur et donc il devient encore plus impossible de quitter le conjoint même violent.
Pour ma mère, se rajoutait également des convictions religieuses cathos fortes qui faisaient qu’elle ne voulait pas divorcer comme avaient divorcé ses parents durant son enfance. Parce qu’autrefois, les divorcés étaient rejetés des églises et du culte et des sacrements. Pour elle, c’était impensable d’être exclue au plan religieux. Elle considérait déjà le divorce comme une exclusion sociale et une déchéance (ce qui était vrai à l’époque de sa jeunesse et de son enfance). D’ailleurs, quand elle est partie après que mon père ait essayé de la tuer pour la énième fois, elle n’a pas divorcé mais s’est juste séparée de corps de notre père. Ce qui lui a aussi permis accessoirement de toucher la pension de réversion à sa mort, ce qui n’aurait pas été possible si elle avait divorcé d’avec lui.
Le traitement des dépendances affectives, des angoisses de l’abandon que vous êtes capable d’identifier parfaitement (si je m’appuie sur l’historique que vous avez posté aujourd’hui) mais qui n’ont pas été traitées et continuent encore de vous faire souffrir et vous ont aussi fait choisir un conjoint toxique, sont primordiales pour sortir de la peur où vous êtes, Emma. Vous pouvez déjà faire ça pour vous via un psychiatre avec une thérapie adaptée.
Au besoin vous contactez un Centre Médico Psy (CMP le plus proche de chez vous) pour prendre un rendez-vous avec un psychiatre, expliquer votre mal-être, avoir une liste de psychiatres diplômés spécialisés dans des thérapies pour traiter votre problème de dépendance affective et vos traumatismes d’enfance liés aux abandons et à la violence maternelle.
Je suis sûre que vous pouvez rapidement trouver de l’aide et faire des séances peu coûteuses, prises en charge pour partie par la Sécurité Sociale, des séances où vous pourrez enfin retrouver un peu d’apaisement. Et où vous pourrez réparer et verbaliser les blessures de la petite fille que vous avez été et qui pour le moment vous gouverne entièrement par la peur que vous exprimez.
Quand vous dites, je ne peux pas, ce n’est pas Emma adulte qui parle, c’est Emma la petite fille perdue qui a peur de l’abandon et qui a peur de la vie.
Tant que vous ne traiterez pas la souffrance immense et l’angoisse d’abandon de la petite fille que vous avez été, vous continuerez d’avoir peur de partir et vous continuerez de subir les violences verbales de votre conjoint et vous continuerez à perdre confiance en vous et en vos capacités d’adulte.
C’est vous qui avez prioritairement besoin d’aide. Mais il faut que vous vous en donniez les moyens, que vous vous donniez l’autorisation d’être aidée. Et que vous compreniez aussi tout ce qui contribue actuellement dans votre couple à vous ligoter et à vous maintenir sous dépendance psycho-affective et matérielle de votre conjoint violent verbalement.
Vous pouvez aussi téléphoner à l’INAVEM gratuitement pour parler de la violence psychologique de votre conjoint, avoir des conseils, une liste d’organismes, d’avocats, de psys compétents pouvant vous aider localement là où vous résidez.
Je vous dis tout ça pour que vous réalisiez que votre situation actuelle n’est pas sans issue positive et que vous pouvez sortir de la souffrance et de l’enfermement et de la peur dans laquelle vous êtes actuellement. Il y a plus de solutions pour vous aujourd’hui que n’en ont eu des millions de femmes par le passé.
Mais il faut que vous fassiez la démarche. Votre délivrance et la prise en charge de vos angoisses et de vos souffrances ne peut pas se faire sans votre volonté et sans des actes adultes que vous devez poser pour vous. C’est vous qui devez activer cette prise en charge et cette réparation du passé.Personne ne peut le faire à votre place.
Cordialement
Françoise
Françoise,
Merci pour ces infos… Je sais que c’est la petite fille qui parle quand je dis que je n’arrive pas à partir… Je pense que j’y penserai avec plus de quiétude si j’avais un boulot fixe et des rentrées d’argent assurées chaque mois… C’est ce que je recherche actuellement intensément…
Je viens d’écrire un poème dans lequel je dis ces 2 phrases qui résument bien la difficulté de ma situation :
Vivre avec toi est impossible
Vivre sans toi est impensable
Je ne suis pas une petite fille tous les jours de ma vie… Professionnellement, je m’investis chaque fois que j’ai des missions qui sont plutôt longues (entre 12 et jusque 21 mois) et j’assume pleinement les responsabilités que l’on me donne. Je suis sure de moi au boulot… En 20 ans d’intérim, j’ai largement fait mes preuves.
Avec mes enfants, je suis maman… et non, leur petite sœur… et même si mon fils (que mon mari a du mal à supporter) et moi, on se soutient, il reste à sa place de fils et moi, à ma place de mère.
Mes poèmes sont ceux d’une femme mûre consciente des difficultés de la vie et qui voit la vie telle qu’elle est, sans complaisance, ni naïveté.
Oui, surement que je pourrais m’assumer si je partais, bien que je n’en sois pas si sure ! avec de l’aide peut être… mais je ne sais pas comment vous expliquer, même si on a traversé ces derniers temps une crise qui a duré plus longtemps et qui a été très violente surtout verbalement des 2 côtés, j’ai du mal à me séparer de mon mari, j’ai de réels sentiments (aussi surprenant que cela puisse paraître) et je ne me vois pas vivre sans lui… Mon fils dit que je suis accro…
Ma vie est plus difficile depuis que j’ai vu un psy car j’ai pris plus d’assurance, j’ai compris que j’étais une victime et j’ai voulu que cela cesse. Je me suis donc mis à assumer mes choix, mes envies, mes besoins que je taisais depuis le départ… J’ai dit haut et fort, que je ne voulais plus qu’il me parle comme ça, qu’il me prenne pour une imbécile… J’ai dit que je voulais une autre vie où l’on partagerait plus de choses et du coup, la réaction a été des plus violente, comment ai-je osé contrarié le « dieu »… Je lui ai dit que je ne serai plus sa victime…
Aujourd’hui, l’ambiance se calme et il y a des moments où j’ai l’impression qu’il a compris et il me propose des choses qu’il sait qu’elles vont me faire plaisir mais j’avoue qu’il y a encore du boulot… Son père est PN ! Il n’a eu que cet exemple là, ce peut-il qu’il le reproduise ? et qu’en lui ouvrant les yeux, en lui montrant qu’il existe d’autres façons de procéder, que l’amour existe, il puisse changer ? ou s’améliorer ? C’est quelqu’un d’intelligent…
Oui, je sais… Vous allez me dire que je prends mes désirs pour des réalités ! Encore une fois, je reste une gamine naïve et rêveuse. Oui, sans doute, il y a encore du boulot pour que je m’en sorte et j’en ai bien conscience. Chacun réagit à sa manière, selon son passé, son vécu… Laissez moi le temps… je ne suis pas en danger physique… et mes enfants n’auront plus à vivre ce mal être puisque tous les deux ont quitté la maison.
Bonjour Emma
Je ne suis pas sûre que vous pourriez penser à partir plus facilement avec un job et des rentrées d’argent régulières personnelles. Sinon, vous l’auriez fait depuis longtemps et vous seriez allée au bout de vos tentatives de départs.
Dans vos messages d’hier, vous exprimez une difficulté puis un refus progressif à faire une thérapie psy. Thérapie psy que vous accusez de vous rendre la vie plus difficile, simplement parce que la seule que vous aviez entamée jusque là mais sans doute rapidement abandonnée, vous a permis une petite prise de conscience. Et rien que cette prise de conscience vous est pénible.
Vous ne feriez donc pas de thérapie psy qui mettrait un terme à la situation personnelle et de couple que vous vivez, même si vous y éprouvez en partie de la souffrance.
Parce qu’au travers de cette relation conjugale toxique, vous vous rejouez le comportement de votre mère comme votre conjoint rejoue le comportement de son père. C’est un jeu masochiste et pervers qui même s’il créée des tensions terribles, vous permet de continuer à jouer la petite fille et c’est un jeu qui vous rassure, vous donne l’impression d’exister et d’être reconnue narcissiquement, vous apporte aussi peut-être une forme de jouissance physique, sexuelle et un sentiment de toute-puissance qui vous dope dont vous pensez ne pas pouvoir vous passer.
Votre mise en scène de fragilité, de souffrance vous rapporte des bénéfices trop importants pour que vous en sortiez: attention sur vous permanente, prise en charge de vos états d’âme, soutien…Ce n’est peut-être pas la parentification totale que vous avez réalisée sur votre fils mais une parentification suffisante qui vous permet de lui faire supporter le poids et la gestion de vos traumatismes.
Votre fille est partie parce qu’elle n’en pouvait plus de devoir supporter votre comportement régressif et aussi la situation de tension permanente que votre mari contribue également à créer. Votre fils n’a pas encore pu quitter le milieu familial du fait de sa situation de surdoué qui l’a peut-être moins socialisé, voire plus isolé et moins émancipé que sa soeur. Mais s’il avait trouvé des appuis suffisants à l’extérieur pour partir, croyez-moi ou pas, il n’aurait pas maintenu le lien fusionnel et protecteur qu’il a jusqu’à présent avec vous. Parce que c’est extrêmement lourd et pesant pour un jeune encore ado et qui plus est, vivant un décalage avec la plupart des jeunes de son âge du fait de son QI.
C’est une enclume supplémentaire que vous lui faites porter en en faisant votre confident, votre kit de survie.
En réalité, pourquoi êtes-vous venue sur ce site?
Pas du tout pour vous sortir de votre situation actuelle. Mais comme votre fils part cet automne de la maison pour faire des études, donc ne jouera plus aussi souvent votre béquille protectrice, le tampon relationnel de communication avec votre époux, vous avez besoin de trouver des personnes ressources pour le remplacer.
Vous ne souhaitez pas partir ni changer la situation qui est la vôtre. Et ce n’est pas parce que vous êtes accro à votre mari. Ca n’a rien à voir.
En réalité, vous êtes accro aux bénéfices narcissiques constants engendrés par votre comportement immature.
Vous êtes accro à toute l’attention et au soutien qu’on vous porte lorsque vous mettez en scène souffrances, insatisfaction et fragilité.
Et ce comportement immature est préservé dans un contexte matériel suffisamment aisé qui vous permet de demander aux autres (conjoint, fils) d’assurer auprès de vous une prise en charge, une écoute, une attention, vous laissant du temps pour écrire, rêver, vous lamenter tout en vous sentant en permanence protégée, réconfortée et écoutée.
Vous allez perdre la présence de votre fils qui vous permettait jusqu’à présent presque à lui seul d’avoir cette dose de réassurance narcissique et de confort psycho-affectif quotidienne; donc ce qui vous reste à trouver, c’est une personne ou plusieurs qui le remplaceront auprès de vous et qui vous assureront cette dose.
C’est un substitut virtuel de prise en charge psycho-affective, d’attention sur vous pour entretenir votre plainte et votre immaturité que vous cherchez ici. Pas du tout des solutions concrètes pour sortir de votre situation toxique conjugale et personnelle.
Ce n’est pas que vous soyez actuellement incapable de changer votre situation qui vous pose souci.Vous vous sentez simplement désarçonnée et fragilisée par l’insécurité psycho-affective (qui agit comme un manque de drogue) que génère déjà en vous le prochain départ de votre fils pour faire ses études. Le fait de ne l’avoir prochainement plus au quotidien pour faire tampon et écran et ciment dans votre relation conjugale et interpersonnelle difficile vous affole.
Rien que l’idée de devoir vous prendre en charge sur ce plan psycho affectif réactive vos angoisses et votre sentiment d’abandon comme lorsque vous étiez enfant.
Donc forcément, une thérapie psy qui va vous obliger à affronter ces angoisses et ce sentiment d’abandon, vous n’en voulez pas. Vous voulez un doudou qui continue de faire écran entre ces angoisses enfantines que vous n’avez jamais affrontées ni traitées (qui donc vous submergent) et vous.
Mais nous ne sommes pas là, ni les uns ni les autres pour jouer ce rôle thérapeutique et protecteur auprès de vous. Pas plus que votre fils n’était là pour assurer ce rôle que vous lui avez fait pourtant jouer durant des années.
C’est seulement un psy qui peut vous aider sur ce plan et vous-même en allant rencontrer et réparer les traumatismes de votre petite fille intérieure.
Ou alors, il faut vous trouver un club SM où vous pourrez rejouer régulièrement un scénario de plaisir et de souffrance mêlé, y puiser votre dose d’adrénaline, de dopamine, de réassurance narcissique et de toute-puissance infantile en jouant soit le rôle de la dominatrice, soit le rôle de la soumise.
Que ce soit avec votre mari ou avec un autre partenaire que vous aurez choisi et qui vous aura choisie. C’est peut-être juste ça dont vous avez besoin pour aller bien et apaiser vos angoisses, restaurer votre équilibre intérieur. Et c’est peut-être la démarche qui pourra vous faire le moins peur et qui vous libèrera progressivement de votre passé traumatique tout en libérant vos proches de la responsabilité de prise en charge quotidienne de vos souffrances que vous faites actuellement peser sur eux…Sans que vous ayiez besoin pour cela de quitter de votre mari et de vous assumer seule.
Certains adultes en souffrance utilisent le SM de façon thérapeutique pour gérer des problématiques difficiles, débloquer des situations qu’ils n’oseraient pas affronter autrement. Ca a l’avantage de ne faire de mal à personne puisque tout ce qui est vécu dans ce cadre très réglementé et séparé de la vie réelle est désiré et mis en scène par des adultes consentants qui ont besoin de mélanger plaisir et souffrance, physique, psychique, sexuelle et qui viennent là pour jouir pleinement et sans tabous de cette contradiction. Et vous pouvez en plus vous dire que dès que le jeu ne vous convient plus, vous pouvez l’interrompre à tout moment.
A vous de réfléchir à tout ça…
Chère Francoise,
votre réponse à Emma, m interpelle; je m explique:
nous sommes sur le net, et donc, ne ne savons de chacun, que ce qu il nous en dit; nous ne savons pas , par ex, si une personne est dans un épisode dépressif massif; c est pour cela, que meme , si votre analyse, est pertinente, elle peut etre perçue comme une violente agression; pour cela, je dis » prudence », dans ce que nous exprimons
en fait, il ne sert pas à grand chose, de dire à quelqu un quelque chose de vrai, si celui (celle) ci ne le découvre pas lui meme, dans un cheminement qui lui est propre
Je ne sais pas, francoise, si vous avez connu de tels épisodes dépressifs; pour ma part, oui, et je sais qu à ce moment là, entendre une vérité, aurait pu etre dangereux pour moi
Mon propos ne concerne pas spécialement Emma, il est plus général…
je ne sais pas ce que les autres intervenants en penseront( si ils en pensent quelque chose 🙂 )
amicalement
carole
Bonsoir Carole
Je me doute que ma réponse à Emma ait pu vous choquer. Mais au regard des refus et des arguments qu’elle développe au fur et à mesure pour refuser ou mettre des obstacles à une démarche thérapeutique psy pour elle comme dans son couple, je me pose de sérieuses questions sur son envie de sortir du mal-être.
Oui, le cheminement de chacun est différent. Et plus ou moins long selon les cas et les personnalités, les souffrances et les situations. Mais si à chaque main tendue, il y a blocage, refus et mise en avant de ce qui participe pleinement au statu quo et à la souffrance, il y a manifestement un gain/bénéfice à la plainte et à la souffrance.
Et cela, il faut le dire à la personne. Non pour la culpabiliser mais pour lui faire comprendre que son comportement actuel participe pour beaucoup à sa souffrance. Il n’y a pas que le problème du conjoint.
Et que si elle prétend vouloir vivre autre chose de plus positif, il faut qu’elle traite cette problématique personnelle. C’est le point de départ si elle veut sortir de l’actuelle situation dont elle dit souffrir.
Il y a des moments où ménager la personne, même dépressive, ne fera que la conforter dans la dépression et ce que Geneviève Schmit appelle très justement dans un de ses articles la complaisance victimaire.
Je connais bien la dépression. Je suis passée par là par le passé, peut-être moins profondément que vous ou d’autres, mais je sais à quel point ça peut déstabiliser, dévitaliser. Par contre je sais aussi que ça peut tout aussi rapidement devenir un système commode et une forme de manipulation et de déresponsabilisation qui entretient le malaise mais qui offre aussi un bénéfice suffisant à la survie surtout lorsque l’on a un problème de dépendance et d’immaturité psycho-affective.
Donc en conséquence, je pense que ça n’est pas rendre service à Emma de l’entretenir dans sa plainte et une image d’elle-même fragile. Car ça la conforte dans une posture de dépendance et d’immaturité psycho-affective, mais aussi de complaisance victimaire.
Il me semble plus respectueux et sain de lui permettre de réactiver ses forces vives en la traitant en personne responsable et adulte, capable d’entendre des vérités et capable d’agir par elle-même pour changer la situation.
Après, vous pouvez me trouver un peu raide, lapidaire dans mon approche.
Mais je pense aussi que vous avez pu vous rendre compte depuis quelques mois que vous me lisez, que j’ai de la compassion et de l’empathie pour les personnes et que je ne suis pas là pour faire du mal à qui que ce soit. Tout ce que je peux mobiliser d’infos, de pistes, d’idées pour aider, je le mobilise.
Par contre, je n’irai pas conforter quelqu’un dans son immaturité affective et sa dépendance affective, même si c’est quelqu’un de dépressif. Parce que pour l’avoir vécu et observé, je sais que ça conforte la personne dans l’immobilisme, la plainte, la procrastination et la complaisance victimaire.
J’ai la même approche avec mes élèves, mes proches qu’ils soient enfants, ados ou adultes. Au départ ces personnes me trouvent un peu raide, mais souvent, au bout de quelque temps, j’ai des retours de leur part très positifs. Parce que de les avoir un peu bousculés et remis face à leurs responsabilités suivant leur âge, les a poussé à se remettre en question et à se reprendre en main au lieu d’attendre que les autres le fassent à leur place. Parce que la solution de facilité est toujours de baisser les bras, se plaindre et maintenir le problème tout en faisant peser le poids à d’autres. Je le sais d’expérience, de vécu et d’observation. Je n’ai pas peur de le dire et de le reconnaître. Je fais en disant cela à la fois mon auto-critique dans des comportements passés mais aussi la critique de personnes que j’ai également vues agir ainsi.
Dans la relation de couple avec un PN comme avec une personne toxique et dysfonctionnelle, chacun a une part de responsabilité dans la situation de violence verbale, physique, psychologique, etc. Le choix d’un conjoint dysfonctionnel permet (inconsciemment ou plus ou moins consciemment) de rejouer les problématiques non résolues de l’enfance et d’entretenir l’immaturité et la dépendance affective. Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises à vous, à d’autres. Je n’ai aucun mal à admettre cela. Je suis très lucide sur cette question. Je l’ai constaté dans ma propre vie comme dans la vie de bien d’autres personnes vivant les mêmes souffrances. C’est une réalité qui est difficile au départ à admettre car c’est plus facile de penser que seul(e) l’autre créée notre enfer et en est responsable et coupable. Mais en réalité, chacun des acteurs de la relation conflictuelle et toxique a une responsabilité dans l’affaire.
A partir du moment où la personne qui auparavant se victimise entend cela, elle peut se donner les moyens d’agir.
Si elle reste persuadée et confortée publiquement d’être juste victime et pas co-responsable de la situation, elle va utiliser sa souffrance comme un paravent et sa souffrance va devenir sa seule identité. Ce qui ne lui permettra pas d’enclencher ses forces vitales pour sortir de la situation toxique.Mais prolongera son calvaire et son mal-être et renforcera sa dépendance et ses angoisses.
Ce qui est plutôt contreproductif non?
Bonne soirée, Carole!
Cordialement
Françoise
Chère Feançoise,
je comprends, parfaitement, ce que vous voulez dire, et je crois 🙂 que vous avez mis sciemment, une réponse » provocatrice » , pour faire réagir; je vais essayer de vous faire comprendre mon point de vue, au tavers du cas ( le mien), qui , bien sur, n est qu un cas , parmi d autres…
lors de mon hospitalisation, en vue de me désintoxiquer de l alcool, (j avais 10 ans de psychanalyse derrière moi, ce qui m avait très grandement aidé à progresser), je fus diagnostiquée bipolaire; j avais toujours été dans le déni , car mon père l était ( d une forme grave) On sait, aujourd hui, grace à l avancée des neurosciences, que cette maladie est génétique ( aggravée ou minorée, par une prise en charge psychothérapique, et une hygiène de vie stricte), et qu un taitement est nécessaire, réevalué régulièrement, l emdr aide aussi grandement; mais on n en guérit pas
l épisode qui m est arrivé la semaine dernière ( choc) a failli me faire » basculer », mais, je suis très bien suivie; la dépendance psycho affective , était chez moi, un symptome, plus que l origine de mes troubles…
Ce que je voulais vous exprimer, Francoise, c est que du fait, du filtre net, nous ne connaissons pas tout, de nos intelocuteurs, que nous ne sommes pas psychiatre, et que, si il y a bien des personnes qui se » complaisent » dans leurs troubles, par » fainéantise », nous ne sommes pas nécessairement capable d avoir une vue d ensemble de leurs problématiques
C est pour cela, que je dis » prudence »;
Carole, Françoise,
je viens de lire la réponse que Françoise vous a faite Carole… et encore une fois, je ne me reconnais pas.
A aucun moment, je ne me suis plainte… et je ne suis pas en dépression…
Ma démarche est juste de vous expliquer ma situation pour y trouver une solution… et quand vous me dites que je n’essaie pas de m’en sortir car sinon j’aurais fait une thérapie de couple, vous ne savez pas de quoi vous parlez car j’ai voulu faire cette démarche mais dans un couple comme son nom l’indique, il faut être deux et quand l’autre refuse catégoriquement et rentre dans des colères comment voulez-vous faire ? Je ne suis pas seule dans cette affaire.
La psychothérapie que j’ai faite, c’était pour nous sauver car je pensais vraiment que ça venait de mes traumatismes dus à l’enfance et c’est là, que j’ai découvert que finalement mon mari était plus « malade » que moi !
Quand vous persistez à dire que mon fils a joué le rôle du protecteur alors qu’il n’en est rien et que vous ne voulez pas l’entendre… On s’est juste soutenu en se donnant le plus d’affection possible…
Quand vous dites que je me cache derrière ma fragilité pour continuer à être une « victime »… Non, je ne me cache pas derrière, je l’avoue et je l’assume mais je ne dis pas je suis fragile, je ne peux rien faire, je dis je sais que je suis fragile, que c’est plus difficile pour moi mais je me prends en charge, me met des coups de pieds au « C »…et ça depuis très longtemps !!
J’ai une vie sociale, je travaille, en intérim, et je peux vous assurer que ça n’a pas toujours été facile, j’ai du prendre sur moi pendant bien des années avant de prendre confiance en moi…
Je ne me cache derrière rien du tout et j’assume ma vie… et mes responsabilités… Je sais que je suis sous l’emprise de mon mari parce que j’ai eu une enfance malheureuse, une mère mal-aimante, violente physiquement et verbalement, un père absent… et que j’ai souffert de ce sentiment d’abandon plusieurs fois d’abord à la naissance puis lorsqu’on m’a « arrachée », c’est le mot juste car je m’accrochais aux draps du lit pour qu’on ne m’emmène pas, à ma grand-mère… mais je ne dis pas que pour cela, je doive continuer à vivre dans la souffrance morale… Je ne me cherche pas d’excuses mais je cherche des explications à mon comportement pour pouvoir y faire face et prendre la décision qui sera la meilleure pour moi psychologiquement.
Je ne me suis jamais cachée derrière quoi que ce soit… J’ai toujours assumée qui je suis… sans complaisance… et si qui je suis fait que je prenne la décision de rester avec mon mari, j’assumerai… même si vous ne comprenez pas ! Et si après avoir lu, parler avec des personnes ayant vécu la même chose que moi, je trouve la force de partir, je partirai et là, encore j’assumerai…
Je veux juste ne pas me tromper… est-ce que cela fait de moi quelqu’un qui se complait dans sa situation, je ne crois pas !
Françoise, Emma,
Au delà du cas des un(e)s, ou des autres, pour ma part, je reste persuadée, qu » on ne peut pas dire la réalité », de l autre; celle ci, est totalement subjective, au travers du filtre de notre propre expérience, perception, etc…;
cordialement
carole
J’entends bien, Carole.
Effectivement, on ne connait pas via internet, tous les tenants et aboutissants d’une situation bien plus complexe que ce qui peut être écrit, exprimé.
Mais en ne s’appuyant que sur ce qui est écrit, on peut montrer à la personne ses paradoxes, ses contradictions pour qu’elle puisse comprendre que son discours est ambigu et que le comportement victimaire qu’elle dévoile au travers de ce discours, participe à son mal-être et sa souffrance en dehors même de toute agression extérieure.
Cela va l’aider à sortir de l’auto-apitoiement et remobiliser un peu son énergie vitale en vue de revivre et non plus survivre. Maintenant, comme vous dites, je ne suis pas psy. J’ai bien conscience que bousculer un peu, faire jaillir une petite étincelle de reprise en main ne suffit pas. Qu’il faut une thérapie et un accompagnement pro de longue durée pour que la personne en souffrance aille mieux. Et je n’ai pas les compétences pour, c’est évident.
Mais au moins, juste par quelques échanges, la personne aura compris qu’elle peut sortir de son registre d’auto-complaisance et se vivre différemment. Ca ne suffira peut-être pas mais au moins, elle aura appris quelque chose sur elle-même. Et elle aura appris aussi, face justement à des personnes qui ont subi de la manipulation perverse narcissique mais aussi différentes sortes de violences et d’épreuve et les ayant affrontés et traités par thérapie et parfois pour partie ou totalité dépassés, que cette posture de complaisance victimaire est plus identifiable et moins justifiable qu’en face d’interlocuteurs qui n’ont pas ce vécu.
La souffrance, nous l’avons tous et toutes vécue. Parfois jusqu’à frôler la mort.
Si nous avons déjà cheminé et affronté ces souffrances, nous savons bien que notre souffrance, nos traumatismes ne sont pas une excuse pour rester dans l’auto-apitoiement.
Comme un PN qui aurait vécu une enfance terrible n’a aucune excuse à violenter sa compagne ou ses enfants.
Alors que des gens qui n’ont pas eu notre vécu, pourraient être tentés, au nom d’un passé difficile, de plaindre et de justifier l’immobilisme de la personne qui s’auto-victimise.
Ce n’est pas facile de s’émanciper. C’est un travail quotidien et de longue haleine. Ca demande du courage, de la volonté, de la persévérance. Mais ce travail paye. Vous l’avez compris je pense autant que moi. Comme vous avez aussi compris que la complaisance victimaire ne fait que prolonger le chaos.
Je pense que vous mesurez à quel point vos efforts ont métamorphosé votre vie en bien.
Et que vous voyez aujourd’hui avec le recul tout le positif que vous en avez retiré.
Même si ce ne fut pas toujours facile de vous affronter, de sortir du déni.
Même si ça peut encore parfois un peu coincer aujourd’hui dans des moments de fatigue, d’incertitudes…Vous avancez et c’est formidable.
Très bonne nuit.
Cordialement
Françoise
Chère Françoise,
bien sur 🙂 , je suis d accord avec ce que vous dites; l autoapitoiement, n est qu un enfermement de plus…
toutes mes amitiés
carole
Carole, Françoise,
Il est vrai que là Françoise a mis toutes les personnes qui subissent un PN dans le même panier… Non, seulement le PN n’a pas une seule et même attitude et la « victime » n’a pas le même passé, les mêmes façons de réagir et la même vie…
Je ne suis pas en dépression… Aujourd’hui, je vais bien (en tout cas mieux !) car j’ai compris et que j’essaie d’avancer quoi qu’en pense Françoise.
Mon mari n’est pas un sado et moi, je ne suis pas maso… et sexuellement, nos jeux sont loin de ce système de pensées… Mon mari n’aurait jamais touché à sa fille sexuellement… Sa façon de fonctionner est une emprise morale et psychologique en aucun cas physique.
Je veux bien entendre que je suis dans le faux et je veux bien qu’on me donne des conseils et des solutions qui pourraient me convenir mais je ne veux pas qu’on me juge, qu’on « m’invente une vie qui n’est pas la mienne ». Françoise, c’est fait un film par rapport à sa propre histoire.
Il faut lire, entendre et comprendre les histoires des autres et ne pas interpréter selon son vécu à soi. Il ne faut pas extrapoler…
Elle me demandait ce que j’étais venue faire sur le site mais je me demande, du coup, ce qu’elle est venue chercher sur le site… Je pense Françoise que vous même avez encore des choses à régler avec votre passé… Venez-vous sur le site pour « agresser » les gens comme votre mère « fragile » car vous n’avez toujours pas digéré certaines étapes de votre vie pendant votre enfance ? Vous ne supportez pas la fragilité de ces gens là ? Je vous conseille plutôt d’essayer de les comprendre et de comprendre leurs difficultés à prendre une décision qui pour vous semble évidente, et là, vous pourrez si ce n’est pardonner votre mère tout au moins la comprendre et je pense que vous vous en sentirez que mieux.
Elle ne vous a pas protégée… Elle n’en était pas capable… Il y a forcément une raison, elle même comme vous était une victime… Elle n’a pas su s’en sortir ou trop tard selon vous, et du coup, vous en avez souffert… Je sais et je comprends, mon père ne m’a jamais protégée, il a même fait celui qui ne voyait rien et je n’en ai jamais discuté avec lui car ma mère a une telle emprise sur lui que c’est à moi qu’il en aurait voulu… Il est tellement de mauvaise foi dans la vie qu’il aurait dit que j’inventais, que j’étais une menteuse… Mon père, lui, ne souffre pas d’être manipulé, il en redemande et ne voit que par elle, c’est la meilleure, la plus intelligente… Il la met sans arrêt sur un piédestal… Ca me mine !! Mais lui même a eu une enfance malheureuse, un père violent et alcoolique… Ca n’excuse pas tout, je vous l’accorde mais on n’est pas « manipulable » par hasard… Il est des moments où enfant, je me suis demandée si ma mère n’allait pas finir par me tuer… et pourtant mon père ne m’a jamais défendu ! Il faut vivre avec ça, l’intégrer et si on ne pardonne pas, accepter qu’il n’en était pas capable.
Vous aussi vous avez encore du boulot même si vous pensez être plus forte que moi ! Moi, j’avance par étapes, seule et sans aide médicamenteuse… Là, vous voyez, je pense que finalement pour arriver à ça, il faut quand même une certaine force !
Françoise,
Pourquoi tant de haine ? Vous ne me connaissez pas et vous me jugez !! Ne réglez pas vos comptes avec votre mère en vous adressant à moi comme si c’était un message pour elle. Vos rancunes et vos rancoeurs vis-à-vis d’elle sont à régler avec elle et non avec moi.
Mes enfants à moi ne m’en veulent pas… même s’ils ont pris un peu le large parce que leur père et l’ambiance familiale n’est pas facile. On s’entend très bien, eux et moi et avons un rapport des plus simples avec beaucoup d’affection.
Je n’ai jamais joué un rôle de petite fille avec mon fils ou ma fille mais bel et bien un rôle de mère. Je ne suis en aucun sado-maso et je suis venue sur ce site pour entendre d’autres personnes que moi, qui avaient vécu des situations semblables… pour trouver des conseils et des solutions.
Je n’ai pas peur du départ de mon fils qui a déjà eu lieu et que je vis très bien… J’ai toujours su quand j’ai fait des enfants que je ne les garderai pas toujours près de moi et je les ai élevé dans cet optique pour qu’un jour ils soient autonomes et indépendants et ce jour est arrivé… et je suis heureuse de les voir s’envoler et vivre leur vie. Ca ne pèse pas, ça ne m’occasionne pas d’angoisse pour moi, je me soucie juste de leur bien être et l’angoisse est de savoir si tout va bien se passer pour eux comme toute mère normalement constituée. Je n’ai pas besoin de témoin ou de qui que ce soit pour vivre ma vie. Je ne me fais pas passer pour quelqu’un de fragile… Je suis fragile et je l’assume… Tout le monde ne peut pas être fort ! mais ça ne m’empêche pas d’avancer, de travailler (vous avez l’air de croire que je profite)… Je ne profite de personne et certainement pas de mon mari… Il ne me l’autoriserait pas !
Je ne suis plus depuis longtemps une enfant et je ne me complais pas dans ce rôle. J’ai pris ma vie en mains depuis l’âge de 20 ans, j’ai fait des études (bac +2), je travaille régulièrement et je ne passe pas mon temps à rêver… J’ai les pieds sur terre et conscience de la vie et de ses difficultés. L’écriture me permet au contraire d’exprimer les douleurs qui sont en moi et de sortir ce qui me pèse, et mon fils n’était que témoin passif de ce qui se passe entre mon mari et moi, je ne lui ai jamais demandé de prendre partie, de me défendre ou de critiquer son père.
La poésie est ma psychothérapie. Elle m’aide à avancer mais ne prend pas toute la place dans ma vie. J’écris régulièrement et pas seulement quand je vais mal…
Ce que j’entends à la lecture des différents message, c’est que les personnes qui ont subi ça ont toutes eu du mal à partir et que ce n’est facile pour personne… alors pourquoi pensez-vous que ça pourrait l’être pour moi ? Je n’aime en aucun souffrir et quoi que vous en pensiez, j’aime encore mon mari…Si je suis une petite fille, c’est seulement avec mon mari et l’attention dont vous parlez, oui, je la recherche mais uniquement la sienne… Oui, je suis affectivement dépendante mais uniquement de mon mari pas de mes enfants… avec mes enfants, j’ai une relation saine. Ils ont tous les deux, un amour dans leur vie et ils vivent leur vie sans moi depuis longtemps et ça ne me perturbe aucunement au contraire, je suis heureuse pour eux !
Parler et partager avec les autres aide à comprendre et à se comprendre, c’est pour ça que je suis venue sur ce site. Pas pour me faire agresser par quelqu’un qui règle ses comptes par personne interposée. Je voulais que ce soit constructif… pas culpabilisant ! Ce que vous avez vécu avec votre mère n’ai pas mon histoire, je ne suis pas battue, j’avance et je travaille, je suis déjà allée chez le psy et je vais y retourner… et je suis quelqu’un qui ne voit pas la vie en rose, pas naïve… Juste un peu plus à fleur de peau que la moyenne… et qui a besoin d’un amour immense… mais cet amour dont j’ai envie, c’est l’amour d’un homme… L’amour maternel m’a comblée et me comble toujours… Je n’ai eu aucune frustration de ce côté là ! et mes enfants non plus !
Il n’y avait aucune haine ni aucun jugement ni aucune volonté de culpabilisation de votre personne dans mon propos, Emma.
Et il n’est pas dans mon désir de régler un compte avec ma mère par personne interposée, à savoir vous. C’est pas le genre de la maison. ;-)) Je vous rassure, les comptes avec ma maman sont depuis longtemps réglés. Et j’ai fait ce qu’il fallait pour que la situation soit assainie.
Simplement, en vous lisant, je constate qu’à mesure que moi ou d’autres vous donnons des pistes thérapeutiques psy et juridiques classiques pour que vous puissiez vous aider et être aidée rapidement, vous reculez, vous mettez des obstacles et vous restez dans la victimisation et dans le statu quo. C’est donc que vous tirez un bénéfice de la situation oppressive supérieur à la souffrance que vous exprimez.
Et peut-être que vous ne vous en rendez pas compte dans vos messages, mais si on vous lit avec attention, on sent bien qu’il y a chez vous un rapport à la vie adulte très difficile. Et que vous n’avez pas conscience que la situation toxique que vous vivez, ne vient pas seulement du comportement de votre mari, mais aussi du vôtre. A deux dans la dépendance affective, vous rejouez les schémas destructeurs que chacun a connu enfant de la part de ses parents. Et aucun de vous n’arrive à en sortir ni ne cherche à en sortir.
Sinon, vous auriez depuis longtemps consulté ensemble un conseiller conjugal, un psy pour trouver ensemble des solutions ou bien consulter chacun un pro régulièrement de façon individuelle pour traiter et dépasser ces blessures enfantines qui continuent de faire du dégât, pas simplement en chacun de vous mais aussi dans votre relation.
La façon dont vous évoquiez votre fils donne l’impression qu’il est vraiment pour vous un bouclier-relais protecteur. Et le fait que vous ayez aussi mentionné que votre fille est partie très tôt pour ne plus vivre la situation familiale difficile montre bien que la situation que vous vivez n’est pas une situation saine pour vos enfants.
Chacun est fort et fragile. Nous avons tous et toutes des forces et des faiblesses en nous.
Après, ce qui fera toujours la différence entre les individus, c’est notre volonté ou notre manque de volonté d’activer nos forces et d’aller les chercher en cas de coup dur, d’aléa.
Personne ne peut activer ces forces à notre place. Ces forces ne s’activent que par notre volonté et sont de notre seule responsabilité.
Des forces vous en avez comme n’importe qui d’autre, Emma. Et vous savez les activer dans certaines situations apparemment.
Simplement vous vous refusez à les activer en ce qui concerne vos traumatismes enfantins, votre peur de l’abandon et votre situation difficile de couple, même avec l’aide d’un psy (vous dites que le peu de thérapie que vous avez faite vous a rendu la vie plus difficile).
Ce n’est pas moi qui vous considère fragile, c’est vous-même qui vous définissez ainsi et qui vous réduisez à cette caractéristique. C’est donc que cette fragilité vous en avez besoin et qu’elle a un rôle utilitaire pour vous et c’est un argument pour ne pas agir sur votre problématique.
Bien sûr que lorsque l’on vit une situation de couple difficile, conflictuelle, toxique, c’est dur de partir. Nous sommes plusieurs à vous l’avoir dit. Et je vous ai dit que plus il y avait du confort matériel dans la balance, plus ça prenait du temps supplémentaire.
Mais si à chaque piste de prise en charge et d’aide, vous mettez comme vous l’avez fait une impossibilité ou une incapacité personnelle, un refus de votre conjoint et rappelez régulièrement en la mettant en avant votre fragilité, comment ne pas entendre que finalement la situation vous convient telle qu’elle est et que c’est juste compliqué pour vous d’assumer ce paradoxe.
C’est pourquoi je vous parlais de piste alternative peu conventionnelle SM, parce que c’est peut-être une approche de soi et du rapport amoureux contradictoire (utilisant la dépendance affective mais aussi le plaisir et la souffrance) plus facile et totalement déculpabilisante et n’ayant pas de caractère officiel ni de cadre thérapeutique (ce qui semble vous effrayer et effrayer votre conjoint vis à vis d’une thérapie psy classique).
Et c’est quelque chose que vous pouvez vivre avec votre mari pour vous réparer dans vos blessures enfantines respectives, vos problématiques relationnelles. Et qui permet à chacun de trouver ses limites, d’activer ses forces, de renouer avec des pulsions de vie et d’apaiser beaucoup de conflits, de morbidité et de co-morbidité.
Si le conseiller conjugal, le psy, la thérapie classique ne peuvent pas fonctionner, vous effraient, le SM en club peut être une bonne solution pour vous retrouver votre mari et vous et résoudre vos problèmes de couple. Et je vous dis ça sérieusement en toute cordialité, sans moquerie, sans agressivité aucune. Parce que j’ai vu des couples résoudre leurs soucis ainsi. Et ça a marché pour eux alors qu’ils refusaient une thérapie classique et ne souhaitaient pas se séparer.
Nous sommes tous sado-maso à certains moments de notre vie. Parce que nous sommes complexes et contradictoires en permanence. Ca fait partie de notre nature humaine.
Quand il y a une situation de conflit et de souffrance qui perdure sans que nous y mettions un terme durant des années et des années, nous réactivons inconsciemment ce sado-masochisme de façon passive et/ou active, même sans mise en scène sexuelle, dans un contexte de vie tout à fait ordinaire et classique. Et parfois, simplement pour pouvoir s’extraire d’une situation toxique qui fait souffrir profondément, certains d’entre nous ont besoin de vivre ce sado-masochisme de façon théâtralisée, scénarisée pour pouvoir activer et réveiller les forces nécessaires intérieures pour faire cesser le conflit et les souffrances et traiter les problèmes qu’il y a à traiter. Et en soi et dans la relation amoureuse.
Peut-être que ma suggestion vous a choquée (et vous avez peut-être cru que c’était pour vous agresser que je disais ça) parce que vous avez un a-priori négatif sur cette pratique. Mais telle n’était absolument pas mon intention. En ce qui me concerne, je considère que cette pratique SM sur du court terme peut remplacer une thérapie classique jugée trop compliquée et rebutante et difficile à mettre en oeuvre, et peut permettre de traiter des problématiques et des traumatismes, de renouer avec ses forces vives et assainir une relation de couple toxique et dysfonctionnelle.
Il est évident que ce n’est pas une suggestion que beaucoup de gens pourraient vous faire. Parce qu’une majorité de personnes voient le SM comme une perversion, quelque chose de super déviant et choquant. Moi je ne vois pas le SM comme ça. Et je ne vois pas celles et ceux qui pratiquent le SM comme pervers ou déviants non plus. Je vois juste des personnes souvent en souffrance profonde personnelle et relationnelle, qui se redonnent le droit de vivre, d’aller mieux, de sortir de la souffrance originelle via une pratique sexuelle momentanée un peu extrême. Ce que je trouve très respectable. Tout aussi respectable que des gens qui vont consulter un psy, un conseiller conjugal et font une thérapie classique le temps qu’il faut pour aller mieux.
Après, vous trouverez peut-être que c’est trop violent, que ça vous choquerait moralement de faire une telle démarche. Mais ça peut créer l’électrochoc et le déclic dont vous avez besoin vous comme votre mari pour vous sortir de vos problèmes.
Etant donné le nombre important d’années que cette situation toxique perdure et en vous deux et dans votre relation de couple, vos forces respectives pou sortir du marasme se sont amenuisées, vous plongeant de plus en plus dans la fatalité, le conflit perpétuel et les tensions. Ce qui use nerveusement, physiquement, affectivement, psychologiquement. Il n’y a plus assez de vitalité pour agir et réagir et le conflit ne peut faire qu’empirer, même avec des accalmies. Il faut donc trouver quelque chose de suffisamment fort, qui va créer une décharge électrique qui vous reconnectera à vos forces vives pour faire cesser cette situation qui vous rend malheureux l’un comme l’autre.
Si vous souhaitez rester avec votre mari, ne pas vous séparer, renouer affectivement avec lui amoureusement, il faut trouver le moyen de remettre du dialogue, des échanges et de partager quelque chose ensemble au plan thérapeutique qui vous permette à l’un comme à l’autre de pouvoir continuer la vie à deux. Et s’il refuse la thérapie classique, que vous trouvez que la thérapie psy classique vous rend ne serait-ce qu’à vous-même la vie plus difficile (c’est ce que vous disiez hier à ce sujet en tout cas), il faut aller vers une démarche qui aura le même effet, mais sans le cadre ni la forme.
Après, le SM n’est peut-être pas LA solution qui vous conviendra (vous pouvez aussi imaginer d’autres solutions pratiques et thérapeutiques), mais compte tenu du contexte de souffrance que vous décrivez, c’est un truc suffisamment radical et extrême pour vous vitaliser et vous permettre de sortir plus rapidement de l’aliénation et de vos problématiques de dépendance affective et d’immaturité affective (les deux vont ensemble et les deux alimentent des situations de violence et de toxicité dans la relation de couple).
Mais comme je vous l’ai dit, c’est à vous de décider et d’agir.
Ni moi ni d’autres intervenant(e)s ne pouvons agir à votre place et à la place de votre conjoint.
Nous pouvons vous donner des pistes d’aides thérapeutiques diverses et variées (des plus classiques aux plus excentriques). Mais pas faire le travail thérapeutique à votre place.
Ce travail thérapeutique individuel et de couple est primordial si vous souhaitez que la situation évolue positivement.
Cordialement
Françoise
Françoise,
Je ne suis pas venue sur ce site pour qu’on m’infantilise ou qu’on trouve une solution à ma place comme vous semblez le penser… Je suis venue pour discuter et avoir des conseils de personnes qui comme moi, ont vécu ou vivent avec un PN. Des conseils de personnes qui savent combien c’est compliqué de partir…
Oui, la vie pour mes enfants était difficile car mon mari a eu des exigences vis à vis d’eux et les a rabaissé, les comparant à d’autres qui réussissaient de belles manières. Il n’était pas objectif et bien trop sévère… Sachez toutefois que ma fille a eu un bac + 2 sans jamais avoir redoublé et en menant ses études, pour moi, de belles manières… Elle continue d’ailleurs ses études en fac !
Mon fils, lui, a réagi à l’inverse en ne bossant pas du tout (en rebellion contre son père) mais a toutefois, lui non plus jamais redoublé (grâce à son QI) et a obtenu son bac… et vient de rentrer lui aussi en fac.
J’ai souvent joué le médiateur en étant le tampon entre eux et c’était très fatiguant mais ça a évité bien des conflits et des mots destructeurs. J’ai essayé au maximum de les protéger mais c’est vrai, je n’ai pas toujours été à la hauteur… et je m’en veux !
Ma fille est intelligente et a été d’une grande maturité très tôt… Elle a donc choisi un cursus scolaire qui lui permettait d’être interne et de vivre loin de nous… Mon fils, bien que ma fille ait essayé de l’en persuader n’a pas voulu partir avant cette année, il n’était pas prêt et c’est lui qui avait besoin de maman et non le contraire !
Depuis que j’ai vu le psy, je ne suis plus cette petite fille que vous décrivez… et qui a accepté trop longtemps d’être rabaissée et qui n’osait pas dire ses désirs, ses envies… J’ai pris confiance en moi. Ca a forcément décuplé le côté PN de mon mari qui n’a pas supporté que je veuille me prendre en charge et qu’il ait moins d’emprise sur moi d’où depuis un peu plus d’un an une vie très compliquée, pleine de cris, de pleurs, de règlements de compte… Un affrontement quasi permanent ! Qui se calme depuis quelques mois… car j’ai lu qu’il ne fallait pas chercher à s’expliquer, à chercher à se justifier… avec un PN. Donc, j’agis et ne cherche plus à discuter.
Vous pensez que je n’agis pas mais je peux vous assurer que si… et je progresse de jour en jour.
Avant ces affrontements, suite à mon hospitalisation, j’ai essayé de convaincre mon mari à faire une thérapie de couple, il ne veut pas ! C’est hors de question, ça le met en colère… il ne veut pas parler, ni aller laver son linge sale devant un « étranger »… Il ne parle à personne et ne veut parler à personne et surtout pas à un psy puisque lui va très bien et que tout est de ma faute et que c’est moi qui suis folle !!! Moi, oui, je dois aller voir un psy… Enfin à l’époque c’est ce qu’il pensait car aujourd’hui depuis qu’il a vu les résultats de ma psychothérapie, il ne m’a jamais redit que j’avais besoin d’être suivie alors qu’avant ça revenait souvent dans les disputes !!!
Je suis désolée, je ne suis pas convaincue par le côté SM… Ca ne me tente pas du tout ! Bien loin de mes envies profondes d’amour et de douceur… Bien loin de ma nature profonde.
Je ne rejette pas tout ce qu’on me dit contrairement à ce que vous pensez, j’écoute, je réfléchis et je mets tout en ordre dans ma tête, dans ma vie pour ne pas regretter ma décision et pour partir de manière organisée, calmement si c’est la décision que je prends.
Pour conclure, il y a longtemps maintenant que j’essaie de nous sauver… et je m’épuise !
c’est pour ça qu’aujourd’hui, à défaut de NOUS sauver, je voudrais essayer de ME sauver… mais pas n’importe comment, pas sans avoir tout tenter pour n’avoir aucun regret et être sûre de ne rien avoir négligé… Pour pouvoir continuer sans regarder en arrière… Si pour vous cela veut dire manquer de maturité et se comporter comme une petite fille ou comme quelqu’un de lâche, c’est votre jugement… Je ne peux pas vous empêcher de le croire !
Bonsoir Emma
Ca me fait plaisir de lire un message de vous qui change des précédents. Un message qui n’est plus fataliste et doloriste. Bravo!
Mais il faut passer à la vitesse supérieure.
Honnêtement, après tant d’années où vous voyez bien que l’attitude de votre conjoint ne change en rien, comment espérer encore?
D’autant que vous avez sans doute lu des articles ici qu’un PN n’ira jamais voir un psy, n’ira jamais mieux mais continuera son manège.
C’est vous-même que vous devez sauver et réparer. Tenter de le faire avec lui c’est une illusion, une perte de temps précieux et vous aliéner vous-même davantage en vous retirant de la vitalité qui pourrait vous servir à vous reconstruire. Consultez, allez voir un psy pour traiter votre dépendance affective, vos traumas d’enfance et quand vous aurez récupéré suffisamment de forces vives, partez.
N’attendez pas un miracle qui ne viendra pas. Si vraiment votre mari est PN, vous ne pouvez rien pour lui et rien pour votre relation. C’est triste mais c’est comme ça.
Vos enfants sont maintenant sortis d’affaire puisque partis tous les deux de la maison.
Ils sont suffisamment grands pour s’émanciper chacun en cas de besoin et se trouver un petit boulot pour financer leurs études si papa leur coupe les vivres…
Je l’ai fait à 17 ans jusqu’à ma fin de diplôme aux Beaux-Arts, ma soeur l’a fait aussi sur une partie de son cursus universitaire. Ca nous a certes demandé plus de volonté et de travail et d’acharnement dans les études, de savoir gérer un budget rapidement, de nous contenter de peu, d’être très débrouillardes pour limiter toute dépense pour payer loyer et nourriture, charge, mais ça nous a aussi permis de rentrer par la suite très facilement sur le marché du travail puisque nous savions déjà ce que c’était de gagner notre pain quotidien et ça nous a appris à nous autogérer sans jamais avoir peur.
Si nous, nous avons réussi à le faire (après avoir subi les pires violences sexuelles et physiques, les pires humiliations et même une tentative de meurtre de la part de notre père), vos enfants qui n’ont pas subi tout cela en sont aussi capables.
Et vous pouvez aussi vous en sortir.
Mieux vaut moins de confort et rester en vie. Et même si c’est plus chichement qu’avant, vous verrez à quel point vivre au calme sans le stress de voir votre conjoint vous harceler et dans un petit appart où vous vous sentirez en sécurité, vous fera vous dire dans quelque temps: mais pourquoi je ne suis pas partie plus tôt?
Il me semble que ce serait dommage d’attendre. Parce que c’est plus vous que vous pénalisez que votre mari ce faisant. Et à tous points de vue.
Déjà, compte tenu du temps passé avec lui dans un contexte relationnel toxique, vous avez épuisé pas mal d’énergie vitale. Il faudra donc déployer plus d’efforts et faire appel à une thérapie de choc pour enclencher en vous à nouveau un élan pour partir.
Donc si vous attendez encore, ce sera pire. Je vous le dis parce que je l’ai constaté de visu personnellement.
Le SM est une piste, une suggestion pour vous revitaliser. Si ça ne vous dit rien, ne faites pas.
Mais soyez consciente que comme vous avez vidé pas mal de cartouches énergétiques, il vous faudra une thérapie même classique qui vous bouscule un peu pour faire remonter votre énergie vitale. C’est quand cette énergie sera suffisamment forte que vous pourrez partir.
Donc prenez rendez-vous au CMP. Demandez conseil pour traiter la dépendance et l’immaturité affective dans un contexte conjugal toxique et PN et aussi pour traiter votre peur de l’abandon et vos angoisses de petite fille. Et puis après, choisissez dans les propositions qui vous seront faites la thérapie qui vous redonnera le peps nécessaire pour vous permettre de partir et de vous reconstruire.
Et si vous avez peur de votre mari, prenez un avocat, demandez l’aide juridictionnelle, adressez-vous à l’INAVEM pour avoir un accompagnement juridique et social près de chez vous pour vous sentir protégée, pour pouvoir plus facilement partir et vous verrez, ça ira.
ll y a aujourd’hui des tas de thérapies différentes: l’EMDR, l’hypnose ericksonienne, les thérapies comportementales, l’art thérapie. Prenez quelqu’un de diplômé dans la thérapie que vous engagez, de préférence un psychiatre, ça vous coûtera moins cher, ce sera pris en charge par la Sécu et vous serez sûre de ne pas risquer de tomber sur un charlatan.
Et puis accrochez-vous…soyez tenace même si la thérapie vous remue beaucoup. Pendant les premières séances d’EMDR que j’ai entreprises, c’était tellement rude qu’avant d’y aller et après la séance, je prenais des Fleurs de Bach pour me relaxer. Mais heureusement que j’ai poursuivi et tenu jusqu’au bout. Car je m’en suis sortie. Sans cela, je n’aurais pas le ressort et l’énergie et la sérénité que j’ai aujourd’hui. Je vous le dis tout net. Et si j’avais choisi une thérapie plus classique, moins musclée, je pense que je n’aurais pas la vie que j’ai aujourd’hui.
Je ne vous juge pas, Emma. Mais je trouverais très dommage et autodestructeur que vous restiez enfermée dans la fatalité, le dolorisme et la passivité. Parce que je sais les dégâts que ça fait. J’ai été tentée d’agir ainsi quand je me suis retrouvée en fauteuil roulant quand j’avais 15-16 ans. Ce comportement de complaisance victimaire a encore accentué l’enfer que je vivais à l’époque chez mes parents. Et j’aurais pu y rester. A l’époque, il n’y avait pas le 119 pour que les enfants et les ados appellent à l’aide en cas de violence intrafamiliale…
Alors même si la démarche de vous sauver seulement vous, de vous soigner et de partir vous coûte, vous parait fastidieuse, longue, pleine d’embûches et d’introspections douloureuses, je vous assure qu’elle vaut le coup. Et vous serez fière de l’avoir accomplie. Je pense qu’après, vous aurez vraiment l’impression d’avoir fini de conquérir votre émancipation d’adulte.
Après comme disait ma grand-mère, c’est votre vie. Personne ne peut la vivre à votre place ni décider de son orientation si ce n’est vous.
Cordialement
Françoise
Merci… Ce que vous décrivez vous de votre enfance est bien pire à côté de ce que j’ai vécu enfant et de ce que je vis aujourd’hui et c’est fort de vous en être sortie… Je vais intégrer tout ça et voir ce que je peux en faire !!
Bonne continuation à vous.
Cordialement,
Emma
Eglantine bonjour,
Il me semble que la situation de retrouvailles avec votre ancien amoureux que vous décrivez, est un feu de paille et que vous avez besoin actuellement de rêver votre vie sentimentale face à un cap dans votre couple plus difficile à passer que les autres. Votre fille ayant grandi, vous éprouvez certainement plus le besoin de penser à vous au plan amoureux et sentimental qu’avant. Et puis peut-être aussi le vieillissement et le repli asocial de votre conjoint vous donnent l’impression d’un ensevelissement prématuré dont vous souhaitez vous extraire (parce que vous avez près de 20 ans de moins que lui et que vous n’avez pas envie d’une vie retraitée comme celle qu’il voudrait vous imposer). Vous n’aviez peut-être pas vraiment réalisé que plus vous avanceriez dans votre couple actuel plus votre différence d’âge d’avec votre mari s’agrandirait et mettrait une certaine distance entre vous qu’il vous faudrait aplanir plus difficilement qu’avec un conjoint du même âge.
Je ne vois pas à la lecture de ce que vous racontez de votre mari, un pervers narcissique. Mais un homme déphasé par son âge, son décalage générationnel avec vous, asocial et dépressif qui tente de vous contrôler et contrôler votre fille car vous êtes les seules personnes avec qui il a des contacts humains réguliers (son univers professionnel et relationnel n’existant plus et n’ayant apparemment pas de contact familial et amical).
Cet homme que vous avez épousé est dans le contrôle, la possession parce qu’il a le plus grand mal à communiquer et à exprimer ses émotions et ses sentiments. Il a l’impression en vous ayant toujours à l’oeil, vous et votre fille, qu’il est toujours le mâle dominant et indispensable. Ce comportement se retrouve chez de nombreux retraités qui ont mal vécu le passage d’une vie active de cadre avec du personnel sous leurs ordres, à une vie retraitée où ils n’ont plus à jouer un rôle de dominant. Cela créée chez eux un état dépressif mais aussi s’il n’y a pas de dialogue et d’échange dans le couple, à des comportements abusifs comme ceux que vous décrivez.
Il me semble qu’il vous faudrait rencontrer un conseiller conjugal qui vous permettrait à nouveau d’échanger, de dialoguer, ce qu’apparemment vous ne faites plus depuis très longtemps: ce qui a augmenté la fracture affective et relationnelle entre votre mari et vous.
J’ai l’impression que vous avez épousé cet homme plus en cherchant un consolateur, un papa de substitution qu’un mari. Quelqu’un qui pourrait réparer la blessure narcissique que l’abandon brutal de votre premier amoureux avait créé. Et que vous avez fait en sorte aussi de choisir un homme suffisamment âgé qui ne pourrait pas entrer en comparaison avec votre amour d’adolescence, donc qui n’abîmerait jamais votre rêve d’amour romanesque. D’une certaine façon, j’ai l’impression que vous avez fait en sorte de trouver un mari qui vous permette de vous émanciper progressivement sans qu’il puisse jamais (parce que vous n’en vouliez pas de sa part) vous apporter l’amour que vous attendiez mais que vous avez choisi de circonscrire à votre amour fantasmatique d’adolescente.
La situation que vous vivez actuellement est donc très logique. Aussi bien dans votre couple que votre vie personnelle. Le manque de dialogue, d’échange et de partage, de considération d’altérité de l’autre a abouti à une situation insupportable dans votre couple, autant pour vous que votre conjoint (et sans doute aussi pour votre fille qui doit endurer les tensions parentales).
Mais je doute que les retrouvailles récentes de votre amour adolescent répondent aux attentes que vous exprimez. Il me semble que vous poursuivez une chimère affective au travers de cet amour retrouvé et que vous y retrouvez une part de jeunesse que la relation avec un mari mature et les responsabilités politiques que vous avez endossées vous avaient fait oublier. Ce retour d’adolescence vous fait renouer avec cette jeunesse enfuie, un passé que vous repeignez en rose de façon fantasmatique mais aussi à des illusions et de fausses croyances immatures au plan affectif que vous avez gardées, malgré 34 ans de vie à deux avec le même homme.
Peut-être avez-vous besoin de vivre avec cet ancien amour une relation extraconjugale pour réaliser que finalement, le jeune homme d’autrefois qui vous a abandonnée n’est pas le prince charmant?
Peut-être avez-vous besoin de cette passion temporaire pour grandir affectivement et réellement voir la vie à deux autrement que sous l’angle de vos désirs et attentes personnelles?
Je vous souhaite que cette expérience vous fasse grandir au plan affectif et qu’elle ne soit pas le prélude à une désillusion et des blessures supplémentaires, tant pour vous que votre conjoint, votre fille.
Pour avoir vécu une aventure extraconjugale durant 5 ans avec un PN que j’avais pris pour le prince charmant dispensateur de tous les bonheurs, j’ai pu comprendre au travers de cette expérience que comme bien des femmes, j’avais une fausse image de l’amour (passion romanesque fusionnelle) et que la vie à deux sur le long terme, le véritable amour n’avait rien à voir avec ces fariboles. L’amour romanesque et fusionnel ne dure pas. C’est quelque chose qui appartient aux amours débutants. L’amour réel se construit en reconnaissant l’altérité et la valeur de l’autre de façon réciproque et par du dialogue, de l’écoute, des projets concrets menés ensemble, mais aussi des souffrances, des épreuves affrontées et dépassées ensemble. C’est cela qui tisse vraiment l’amour. Pas des envolées lyriques et du fusionnel.
Malgré votre différence d’âge, vous avez construit une vie à deux avec votre mari qui a du poids aussi bien matériel qu’affectif: 34 ans de vie commune, ça n’est pas rien, surtout avec un enfant ensemble. Même si pour le reste de la relation affective, vous avez eu des manques, des difficultés, la situation vous était malgré tout jusqu’à présent relativement supportable. Sinon, vous n’auriez pas attendu 34 ans pour envisager une rupture avec votre époux. Il y a peut-être juste un surcroit d’indépendance et d’intimité et de dialogue à trouver pour continuer cette vie à deux.
Vous pouvez disposer d’un compte en banque personnel avec domiciliation du compte chez votre mère. Et maintenant avec internet, vous pouvez suivre à distance vos mouvements financiers sans souci. Je ne vois pas ce qui pourrait empêcher cela. Votre mari doit bien disposer d’un compte en banque personnel qui ne regarde que lui. Pourquoi n’y auriez-vous pas droit vous aussi?.
Vous pouvez de toute façon rencontrer des amies, des amis en dehors de votre mari et de votre foyer. Il ne vous empêche pas de sortir ni d’avoir vos activités politiques ni de maintenir du lien avec votre famille.
Donc vous gardez malgré tout une certaine liberté relationnelle et d’action que votre mari ne pourra jamais vous ravir.
Ensuite, vous pouvez remettre du dialogue avec votre époux par le biais d’un conseiller conjugal pour vous permettre de vivre mieux vos différences à l’un comme à l’autre mais aussi de pouvoir mieux exprimer vos émotions et sentiments respectifs. Et pouvoir aussi permettre à votre fille commune de pouvoir s’extraire du fusionnel avec vous et sortir de son côté renfermé que vous mentionnez. Forcément, elle doit se sentir très mal dans le contexte parental que vous décrivez. Ce qui ne lui permet pas de prendre son envol d’une façon réelle et sereine ni de pouvoir communiquer sans peur vers l’extérieur.
Vous vous êtes émancipée progressivement sur bien des plans via votre mari et votre mariage, même si votre époux a tenté de vous enfermer et de limiter votre champ relationnel. Il n’est pas sûr du tout que vous auriez pu le faire avec le jeune homme qui vous a abandonnée et que vous avez retrouvé récemment.
Si adolescent, cet homme a été capable de vous laisser choir brutalement pour une autre sans aucune considération, pourquoi serait-il capable aujourd’hui d’être plus présent à vos côtés?
Si cet homme est gravement malade, peut-être a-t-il fait en sorte de vous retrouver à dessein pour que vous deveniez sa garde-malade personnelle (d’autant plus s’il a essuyé des échecs de couple et sentimentaux), profitant de son ascendant sur vous qu’il savait par le passé total. Toute à vos souvenirs roses de lui et de vos amours ados, peut-être vous faites-vous des illusions sur les liens amoureux que vous pourriez tisser avec lui, l’herbe étant toujours plus verte chez le voisin que chez soi?
Je vous le dis par expérience…parce que je suis passée par là.
Après, peut-être que je me trompe. Mais il me semble qu’entre une vie à 2 de 34 ans avec enfant, création de famille, situation professionnelle, sociale, politique, confort et une passion d’ado qui a tourné court, il y a une sacrée distance et une inadéquation de taille.
Peut-être au travers de cette passion retrouvée, vivez-vous une étape personnelle difficile (crise de la cinquantaine) dont vous devriez parler dans le cadre d’une thérapie? Vous dites dans vos écrits que vous n’avez jamais pu aimer depuis votre adolescence comme vous aviez aimer votre premier amour, comme si vous vous étiez interdit d’aimer…
Cela pourrait vous aider à y voir un peu plus clair, en dépassionnant ce qui vous arrive et en allant gratter non pas seulement dans les comportements abusifs de votre conjoint mais aussi dans vos propres contradictions et malaises personnels.
Cordialement
Françoise
Merci Françoise pour votre réponse, mais je crois que vous vous trompez.
Pour le côté perversion, je n’ai utilisé que ce mot : perversion.
Il ne m’appartient nullement de qualifier la nature de la perversion, je ne sais pas faire. Je n’ai pas la qualification pour le faire.
A force de vivre avec des murs invisibles, on s’enferme beaucoup plus qu’on ne devrait.
Non je ne vois pas d’ami(e)s en dehors,
Non je ne vois plus ma famille, excepté ma mère,
Non je n’ai pas d’autres activités que mes activités politiques ou liées à celles-ci et toutes mes sorties sont liées à ces activités.
A force d’être plus ou moins enfermée, on finit par s’interdire … et depuis quelques mois je m’interdis moins et ça se passe de plus en plus mal …
Ces liens à défaire, il y a longtemps que j’y pense, assez longtemps, voire très longtemps, j’attendais que ma fille soit adulte …
Je n’ai pas refusé d’aimer, j’ai aimé … je savais seulement au sortir de cet amour fou de jeunesse que jamais je ne retrouverai cette puissance. Ca a été comme une « révélation » quand celle-ci s’est terminée ; je savais c’est tout.
Quant à la maladie de la personne retrouvée et son éventuel comportement… « Si cet homme est gravement malade, peut-être a-t-il fait en sorte de vous retrouver à dessein pour que vous deveniez sa garde-malade personnelle » … je peux vous affirmer que cet homme n’acceptera jamais une telle situation.
Merci pour votre commentaire long et éclairant. Mais voyez-vous quand la prise de conscience est là, d’une vie qui ne convient pas pour diverses raisons, il vaut mieux y mettre fin.
Bonsoir Eglantine,
Ce que je lis de votre histoire me semble être l’usure, le ras-le-bol d’une relation (avec votre mari) où vous êtes en souffrance. Certes il peut ne pas être un PN ; malgré tout il est toujours dans le contrôle, la fermeture (les portes, fenêtres, etc. sont des échappées sur l’extérieur et donc vers une forme de liberté) et n’a eu de cesse (les faits remontent à loin) de vous isoler de votre famille. C’est tout juste si vous pouvez maintenir le contact avec votre propre mère.
L’histoire romanesque qui vient se superposer à ce ras le bol ne doit pas masquer la difficulté d’une séparation ou précipiter votre décision. 34 ans de mariage ne se rayent pas d’un coup de baguette magique. Si vous ne souhaitez pas continuer à vivre aux côtés de votre mari, pourquoi ne pas préparer votre départ en prenant votre temps et les nécessaires précautions (ouvrir un compte à votre nom, trouver un hébergement, en parler à vos amis, à votre mère, etc) avant de prendre votre envol? La solitude n’est pas toujours facile, surtout les premiers temps, mais ces quelques difficultés seront vite compensées par le bien être et la liberté retrouvés.
Une période de solitude, de transition, me semble indispensable – surtout quand on sort d’un mariage de 34 ans- pour faire le point, savoir ce qu’on attend de la vie et d’une nouvelle relation de couple. En évitant de foncer tête baissée dans une nouvelle histoire aux allures fantasmagoriques (c’est l’impression que j’ai eue à la lecture de votre témoignage), mais qui pourrait bien s’avérer très décevante dans le quotidien. Vous dites que cet amour n’a jamais été consommé, il s’agit donc d’une romance et pas d’un amour. L’amour est une relation multidimensionnelle (le coeur, l’esprit et le corps sont mobilisés) qui s’inscrit dans la durée. De plus, si cet homme vous a déjà quittée en 1976 pour une autre jeune fille, c’est qu’il devait y avoir une raison!
Pourquoi ne pas prendre votre temps, profiter d’une période de célibat où vous pourriez sortir avec des amis, faire un voyage avec votre fille, aller visiter votre mère et des anciennes connaissances? Souffler, tout simplement, dans un climat serein et sans avoir de compte à rendre à personne… cela n’empêcherait pas de garder le contact avec votre ami par messagerie ou téléphone. Mais je pense qu’une plage de solitude vous ferait un bien immense et vous permettrait de vivre enfin pour et par vous-même !
Amicales pensées
Merci de votre éclairage, Lalouette, et je prendrai mon temps, c’est tout à fait mon intention. Je n’ai nul désir de partir dans une aventure sentimentale sans m’être auparavant posée seule. C’est inconcevable. J’ai besoin d’un sas de décompression et de liberté individuelle retrouvée.
J’ai besoin de me retrouver c’est certain et j’en suis parfaitement consciente.
Bonsoir Eglantine.
J’espère grandement me tromper dans mon analyse de votre témoignage.
Mais il me semble en vous lisant que la situation actuelle passionnelle que vous vivez ne vous permet pas de poser un regard clair et lucide sur la problématique tant de votre couple que de votre amoureux d’antan retrouvé.
Seul le temps et du relationnel non superficiel avec ces deux hommes vous permettront de saisir si véritablement la rupture avec votre conjoint actuel pour votre amour d’adolescence est une décision souhaitable et constructive.
Je trouve pour le moins surprenant qu’il vous ait fallu ces retrouvailles avec votre ancien soupirant pour décider de partir si réellement vous étiez si malheureuse dans votre couple.
On ne reste pas 34 ans avec le même homme si on y trouve pas dans une certaine mesure son compte avec lui que ce soit affectivement, matériellement. Je vous dis ça avec du vécu puisque mes parents malgré la violence paternelle physique, psychologique et la dépression chronique maternelle sont restés ensemble près de 35 ans. Chacun y trouvait donc son compte dans une certaine mesure même si chacun se plaignait de l’autre constamment et se victimisait, accusait l’autre de tous les maux.
Vous n’avez pas choisi votre mari par hasard et il ne vous a pas choisie comme épouse par hasard. Et vous n’avez pas passé 34 ans avec lui par hasard ou par défaut. Quelque chose d’important vous lie tous les deux et pas seulement votre fille. Vous puisez certainement l’un comme l’autre suffisamment de choses positives dans votre relation d’incommunicabilité de couple pour être restés ensemble autant de temps malgré les difficultés et les oppressions dont vous parlez.
Nous ne sommes plus dans les années 50 où les femmes n’avaient d’autre horizon que la misère et l’exclusion sociale, religieuse si elles osaient partir du foyer conjugal, faute d’éducation, d’indépendance financière et de pratique professionnelle. Vous avez eu et avez entre vos mains de par votre âge qui ne doit dépasser la cinquantaine, tout pour vous vivre depuis votre jeunesse de façon autonome au plan financier et suffisamment de caractère pour vous garder une vie relationnelle et affective extérieure à votre couple. Et la société a suffisamment évolué pour que vous puissiez divorcer sans attendre 34 ans de vie conjugale.
Donc je m’interroge sur le pourquoi d’un déclic aussi tardif, seulement circonstancié par le retour de votre amoureux d’adolescence. Si vous viviez véritablement quelque chose d’insupportable au plan conjugal, vous seriez partie sans attendre 34 ans et l’occasion de retrouver votre amour de jeunesse. La domination et l’emprise que vous dénoncez de la part de votre époux aujourd’hui devait donc vous convenir jusque là d’une certaine façon.
Vous semblez, d’après ce que vous écrivez à ce sujet, avoir des difficultés relationnelles aussi avec votre famille et seulement des relations affectives fusionnelles avec votre fille et des relations affectives compliquées avec votre mère. Problèmes qui dépassent semble-t-il le comportement asocial et agressif de votre conjoint.
Peut-être cette problématique vous a-t-elle rapprochée originellement de votre conjoint qui a aussi des problèmes relationnels et de communication avec autrui et sa propre famille?
Si aujourd’hui l’enfermement et l’asociabilité de votre conjoint vous dérangent, peut-être au départ ces aspects de sa personnalité entraient en résonance avec vos propres difficultés relationnelles familiales et affectives. Je ne sais pas si vous avez déjà réfléchi à cela. Nous ne sommes pas attirés par des personnes forcément très différentes de nous ou du schéma relationnel et affectif dans lequel nous avons évolué.
Ce qui nous éloigne de nos conjoints, c’est plus souvent un manque de dialogue au fil de nos évolutions identitaires et personnelles, qu’une réelle divergence.
J’ai pu le constater aussi bien dans mon couple (je vis maritalement avec le même conjoint depuis 15 ans) que chez bien des couples durables d’amis qui ont vécu des crises à différents stades (crises de la quarantaine, de la soixantaine, démon de midi).
Concernant votre amoureux d’adolescence, vous pensez, parce que vous projetez encore sur lui du rêve lié à votre jeunesse et parce que vous avez besoin de rêver au plan amoureux étant donné votre situation conjugale difficile, qu’il serait incapable de vous avoir recontactée par intérêt. Mais que savez-vous réellement de cet homme aujourd’hui adulte et mature que vous avez connu fugacement lorsque vous étiez jeune fille et qui à l’époque vous avait abandonnée pour une autre? Rien ou seulement des fragments et sa version à lui de sa vie et de ses comportements. Vous n’avez rien vécu de factuel avec lui autrement que de façon épistolaire et téléphonique, ce qui reste très superficiel. L’idée que vous vous faites actuellement de lui n’a peut-être rien à voir avec la réalité du personnage.
Il me semble que par delà l’emballement et les retrouvailles idéales que vous vivez actuellement avec lui, il faut raison garder pour pouvoir vraiment prendre des décisions que vous n’ayez pas à regretter.
Je vous dis ça en toute cordialité. Je me doute que c’est quelque chose de difficile à entendre et je dois vous paraître bien dure dans mon approche de votre situation et de ce que vous exprimez. Je comprends parfaitement que votre situation de couple difficile et oppressive peut vous conduire à voir toute relation amoureuse et encore plus liée au passé comme étant de toute façon plus positive. Je le sais d’autant plus pour avoir vécu cela dans ma vie personnelle amoureuse il y a quelques années.
Mais il me semble que l’emprise dont vous souffrez au plan conjugal et que vous manifestez est peut-être plus une dépendance affective qui n’est pas forcément liée à votre conjoint et ce que vous identifiez comme perversion mais à une vision fantasmatique et immature que vous avez de l’amour et des hommes et liée aussi à des difficultés relationnelles affectives liées à votre histoire familiale et votre éducation.
C’est la problématique de bien des femmes depuis des siècles et qui ne s’est guère arrangée malgré l’éducation scolaire des filles et leur accès à l’autonomie financière et professionnelle. Et je me compte dans le lot. Parce qu’on nous a gavées dès l’enfance d’histoires de princes charmants, de romanesque à l’eau de rose sans nous avoir appris à devenir autonomes et matures affectivement parlant. Si en plus nous avons eu un environnement familial un peu difficile pour grandir et nous construire au plan identitaire et affectif, nous sommes plus en difficulté que d’autres dans une vie amoureuse adulte et avons du mal à vivre un amour qui ne soit pas fusionnel et conforme à ces histoires d’amour que nous avons vues à la télé, au cinéma ou que nous avons lues et que nous avons prises pour argent comptant et vérité amoureuse absolue.
Je sais aussi pour avoir vécu 5 ans avec un conjoint de 15 ans mon aîné et avoir eu une liaison durant 5 ans avec un amant de 20 ans plus âgé que moi, que le dialogue est plus difficile à maintenir quand on a une grande différence d’âge avec un homme. Parce que même si au départ tout semble aller bien, plus le temps passe, plus l’écart générationnel et culturel se creuse. Et forcément se forment des tensions, des rivalités, des incompréhensions parce que chacun se trouve à vivre des réalités personnelles et biologiques et psychologiques très différentes qu’il est très difficile à l’autre d’appréhender aussi bien physiquement qu’intellectuellement ou psychologiquement, affectivement.
S’opère donc progressivement dans les couples à grande différence d’âge une relation de domination-soumission en lieu et place d’une relation amoureuse égalitaire lorsque les premières années fusionnelles sont passées. A moins d’un gros effort relationnel mutuel et une ouverture à l’autre, il est plus facile d’entrer dans un rapport de force, d’oppression et de rivalité. J’ai pu le constater au travers de ces deux expériences amoureuses avec grande différence d’âge que j’ai vécues.
Je n’ai pas 34 ans de vie commune avec ces hommes mais ai passé suffisamment de temps, de dialogue et d’échange avec eux pour comprendre ce que vous traversez de difficultés avec votre conjoint plus âgé.
Et j’ai connu aussi une liaison extraconjugale sur laquelle j’avais fondé comme vous beaucoup de rêve, de fantasme romanesque et d’espoir et qui aurait pu, si j’avais foncé tête baissée et quitté mon conjoint pour mon amant, me plonger dans une situation vraiment destructrice, et me créer bien plus de difficultés que celles que je vivais dans ma vie conjugale. J’avais projeté sur mon amant une image de conjoint idéal qu’il n’est absolument pas, simplement parce que j’avais besoin de fuir les difficultés de mon couple.
C’est pourquoi je préfère vous mettre en garde. Lorsque nous souffrons et que nous voulons sortir d’une situation difficile, nous pouvons aussi nous faire avoir sous couvert d’amour romanesque providentiel. J’en ai fait l’expérience.
Donc je préfère vous avertir. Ca me parait important, courtois et sage même si j’ai bien conscience que ma vision des choses vous semblera contrariante, voire hostile par rapport à ce que vous vivez et ressentez actuellement.
Bonne continuation.
Cordialement
Françoise
Vous savez, la vie politique me fait accepter et quelque part aimer la contradiction. Aussi je ne suis par heurtée par votre vision des choses.
Attendre tant de temps pourquoi, j’ai une fille, il m’a fallu beaucoup de temps pour la faire venir au monde, et quelque part, je me suis dit que tant qu’elle ne serait pas en âge de voler de ses propres ailes, je resterai … ce que j’ai fait, ce que je fais.
Quant aux relations avec ma mère, elles sont excellentes, j’ai toujours eu de bonnes relations avec ma mère, mais je suis loin d’elle géographiquement, ne vais pas souvent la voir … et ça me gêne.
J’ai arrêté de travailler, je ne suis donc pas indépendante financièrement … ce n’est pas si simple de prendre cette décision … non pas de travailler mais de partir en insécurité financière …
Je crois être suffisamment terre à terre ou les pieds sur terre comme vous voudrez, pour ne pas partir tel un feu de paille vers cet amour de jeunesse. Pour le moment la relation même épistolaire est suspendue je l’ai dit dans le témoignage compte tenu de la maladie …
Ca me laisse le temps de poser les choses et de voir que je ne veux plus accepter cette vie actuelle, avec ou sans l’espoir de cet amour retrouvé. Je préfère vivre seule et libre.
Je crois avoir en overdose l’agressivité et la soumission dont vous parlez sans parler d’un climat parfois de stress, voire de peur.
Mais surtout, il y a eu le mot de perversion qui est posé et me fait prendre conscience une fois posé que si j’accepte les choses en sachant, je ne me respecte pas moi-même et ça non. Je commence par me respecter moi-même.
Pourquoi tout ce temps, parce qu’il faut toujours un élément déclencheur pour que les événements s’enchaînent. Il y avait une vie éteinte, acceptée parce que la vie était ailleurs, de plus en plus ailleurs … quelque part un non-sens … et arrivent quelques éléments et pas uniquement un, qui font que vous réalisez que ça pourrait être autrement, que la vie ce n’est pas forcément ça.
La période des vacances est arrivée à point nommé pour la réflexion, le bilan, et entreprendre avant toute démarche, un chemin vers moi-même.
Merci à vous.
Avoir un premier enfant à 32 ans n’est pas tardif mais depuis des années, relativement classique, Eglantine. Et vous aviez je suppose avant la naissance de votre fille ,un travail professionnel lié à une formation et des études supérieures, et une indépendance financière. Si vraiment, vous aviez tenu à cette indépendance et autonomie, vous l’auriez conservée, repris un petit travail salarié même en étant maman, même si votre conjoint ne le souhaitait pas.
Donc il me semble que vous ne pouvez pas brandir l’argument d’être restée mariée pour votre fille.
Mais plus pour garder un statut de mère au foyer et un certain confort bourgeois octroyé par votre conjoint et une certaine liberté d’action pour pouvoir disposer de temps pour une petite carrière politique et associative locale. C’est un choix comme un autre qui se respecte.
Ma maman qui a maintenant 82 ans, est restée mariée à mon père pourtant violent et tyran domestique pendant 35 ans, en devenant dépressive chronique et en se bourrant d’antidépresseurs, en faisant régulièrement des cures de sommeil en milieu hospitalier, simplement parce qu’elle ne souhaitait pas retravailler et vivre une vie quotidienne moins confortable et bourgeoise au plan matériel. Elle a toujours présenté l’argument qu’elle était restée pour nous élever et attendre que nous ayons pris notre envol d’adultes ma soeur et moi, mais nous savons bien que c’est faux. Car la concernant, elle nous a vite parentifiées pour que nous devenions ses petites mamans, ses protectrices dès notre enfance, et elle nous a exposées et moi la cadette plus particulièrement, à la violence paternelle quotidienne (je prenais très souvent les coups paternels à sa place et je faisais souvent écran de mon corps, la cachait dans les toilettes en me laissant battre par mon père simplement pour qu’il ne la violente pas, et elle trouvait cela tout à fait normal, se considérant comme la plus fragile et celle qui devait être protégée). Si elle était partie quand j’avais 6 ans après sa première cure de sommeil et son début de dépression et avait repris un travail salarié (c’était dans les années 70 avant la crise économique des années 80 donc une époque plus facile pour retrouver du travail qu’aujourd’hui pour une femme), un logement près de sa famille prête à l’aider et à l’entourer, ma soeur et moi n’aurions pas été violées par notre père et battues, harcelées, menacées par lui régulièrement toute notre enfance et adolescence et isolées de toute forme de soutien extérieur. Nous n’aurions pas risqué d’être égorgées par lui à l’adolescence un soir de Noël, donc n’aurions pas accumulé tous les traumatismes qui ont fait que nous avons eu plus de mal à dépasser ce passé familial et à nous vivre heureuses à l’âge adulte. Et elle-même aurait pu retrouver plus de stabilité et d’équilibre intérieur, plus de sérénité et d’implication maternelle en quittant notre père après 12 ans de vie commune qu’en restant avec lui durant 35 ans.
Donc je sais tout comme ma soeur aînée que le choix qu’elle a fait de rester n’était pas du tout guidé par une préoccupation de notre bien-être et de notre éducation comme elle le prétend et voudrait encore nous le faire croire et le faire croire à ses proches, mais plus par peur de s’assumer matériellement seule et d’être vraiment autonome, même si elle l’avait été par le passé pendant près de 20 ans (elle avait commencé à travailler à 15 ans jusqu’à l’âge de 33 ans, au moment de son mariage avec mon père). En réalité, elle se sentait incapable d’assumer une responsabilité parentale et une activité professionnelle et a préféré privilégier le confort matériel et bourgeois que lui octroyait notre père, disposer d’une domesticité pour l’aider plutôt que de risquer de perdre tout cela et de s’assumer et de nous assumer dans tous les sens du terme.
Mariée à mon père, elle était femme de notable dans une grande maison de maître entourée d’un parc, avec deux femmes de ménage, un jardinier, dans un petit village, disposait d’une certaine respectabilité, d’un certain statut particulier vis à vis des autres femmes (principalement commerçantes, ouvrières ou femmes d’agriculteurs) et pouvait jouer les dames de qualité comme elle avait toujours rêvé de le faire lorsqu’elle était enfant mais ce qu’elle n’avait pas pu vivre (parce que son père l’a abandonnée et que notre grand-mère l’a élevée seule avec son frère dans des conditions matérielles et sociales difficiles). En restant avec son mari notable de village malgré sa violence, elle prenait une revanche sur le passé matériel difficile qu’elle avait eu enfant et elle a préféré cela plutôt que s’assumer, nous assumer et nous protéger (elle comme nous ses filles) de la violence de son mari.
C’est une réalité de choix qu’elle refuse d’admettre et a toujours refusé d’admettre alors qu’elle sait pertinemment au fond d’elle tout ce que nous avons souffert et enduré de la part de notre père, mais aussi de sa part à elle, à cause de cette peur de s’assumer et de son désir de conserver un confort matériel et bourgeois. Mais ce déni qu’elle a entretenu par la prise quotidienne d’antidépresseurs très forts lui faisant relativiser et minimiser la violence conjugale et parentale de son mari (après tout, nous étions là pour faire bouclier en cas de problème de violence de son mari et avons rapidement géré l’intendance de la maison alors que nous n’étions que des fillettes et de jeunes adolescentes au mépris de notre jeunesse et d’une vie adolescente normale), cet argument de « je suis restée mariée à cet homme odieux simplement pour élever mes deux filles, quitte à me sacrifier moi-même » lui permet de se donner bonne conscience, de ne pas assumer les raisons matérielles et sociales qui ont guidé son choix de rester au foyer conjugal et aussi de rester victime principale de la violence maritale et paternelle.
Si vous aviez repris un travail professionnel après les premières années de prime enfance de votre fille pour conserver une indépendance financière, auriez-vous eu l’opportunité de faire une petite carrière politique localement? Non, sans doute faute de temps.
Donc votre dépendance financière et votre statut de femme au foyer dans un milieu bourgeois et sans aucun souci matériel vous ont permis d’avoir du temps pour vous créer cette opportunité de vie associative et politique qui vous fait exister à vous-même et vous apporte relationnel, pouvoir, reconnaissance,etc. Donc vous avez troqué votre indépendance financière pour (même si ce n’était pas l’objectif de départ) obtenir cette vie politique et sociale brillante plus que pour élever votre fille, même si vous vous êtes très bien occupée d’elle et investie voire surinvestie en tant que maman (puisque vous dites avoir avec elle une relation très fusionnelle).
Maintenant, c’est sûr que passée la cinquantaine, ce sera compliqué pour vous de retrouver un travail pro, même si je pense que votre carrière politique, le relationnel local, industriel et commercial que vous avez tissé depuis de nombreuses années où vous êtes impliquée localement de façon citoyenne peut vous aider plus que d’autres femmes en galère conjugale, femmes au foyer et du même âge que vous, à retrouver une activité professionnelle ou au moins des responsabilités politiques vous octroyant un salaire et des revenus suffisants pour vivre décemment voire confortablement. Et même retrouver rapidement un logement confortable.
Par contre, vous devez être consciente que le fait de quitter votre mari peut être perçu politiquement si vous souhaitez encore gravir des échelons en terme de carrière publique dans un parti politique, comme un facteur négatif (on pardonne plus facilement à un homme politique de divorcer qu’à une femme hélas, toujours au nom de la bonne vieille misogynie) et que cela peut aussi vous mettre plus de bâtons dans les roues pour une prochaine réélection, pour endosser certaines responsabilités, surtout dans une petite localité où tout se sait rapidement.
De plus, si vous êtes très connue en tant qu’épouse de Mr Untel et disposant d’un certain statut social et d’une certaine aura liés pas seulement à vos qualités personnelles et politiques mais aussi à ces 32 ans d’union conjugale et 34 ans de vie maritale, ça devient plus compliqué d’envisager la poursuite d’une vie publique locale sur le même territoire une fois le divorce prononcé.
Et si vous partez en vous rapprochant géographiquement de votre maman, pas sûr que politiquement vous ne soyez pas contrainte en complément de plus de difficulté à retrouver un travail, un logement, de repartir de zéro pour vous refaire politiquement. Ou contrainte d’abandonner toute ambition au plan politique.
Tout cela, vous devez sans doute le réaliser très bien intérieurement et je pense sincèrement que se sont plus toutes ces difficultés à affronter, ces éventuels renoncements de taille qui vous ont freinée dans votre décision de divorcer depuis des années que le fait d’élever votre fille.
Et que c’est aussi cela qui vous retient encore aujourd’hui de partir.
Vos retrouvailles romanesques ont simplement réveillé chez vous d’autres appétits affectifs, plus endormis et que vous considériez plus secondaires lorsque votre fille était plus jeune, aspirations qui étaient moins importantes que votre vie publique associative et politique. Mais finalement, ce qui vous tient depuis toutes ces années encore mariée, c’est le confort matériel et le statut bourgeois conjugal qui vous ont permis et vous permettent toujours la vie publique locale avec une certaine liberté d’action et une reconnaissance sociale que vous avez, sans pour autant que vous ayez à assurer votre survie matérielle.
Si vraiment comme vous le dites, vous ne pouvez plus supporter la vie conjugale ni votre mari parce que son comportement vous fait trop de mal et envisagez sérieusement de le quitter définitivement, est-ce que vous êtes prête aussi à renoncer à votre vie politique actuelle, à déménager dans la région où vit votre maman ou dans une région autre que celle où vous vivez actuellement? Est-ce que vous êtes prête à reprendre un travail salarié avec moins de confort matériel que celui que vous avez aujourd’hui pour disposer d’une indépendance financière, et ce faisant accepteriez vous d’avoir moins de temps à vous et donc de renoncer à une carrière politique future? Est-ce que vous vous sentez prête à tout reconstruire de zéro au plan social, professionnel et personnel, avant même d’envisager de refaire votre vie avec votre amour d’adolescence?
Il me semble que c’est sur ces domaines pratiques que vous devez réfléchir et vous pencher.
Si ces démarches à accomplir vous semblent insurmontables, c’est peut-être simplement que vous vivez une crise existentielle et conjugale mais qu’en réalité, vous tenez à votre vie actuelle, même si amoureusement parlant, elle n’est pas satisfaisante depuis très longtemps.
Nous sommes tous et toutes pétris de contradictions. Nous voulons perpétuellement tout et son contraire en même temps, tout en sachant bien sûr que c’est impossible. Ca fait partie de notre humanité bien imparfaite mais aussi riche, complexe et intéressante. Nous sommes loin d’être binaires et la vie n’est pas ou toute noire ou toute blanche. Mais ce qui compte vraiment pour notre confort personnel en dehors de toute attache affective, nous savons le garder, le préserver, même si pour cela il faut sacrifier certaines choses y compris importantes, y compris affectives et amoureuses. Vous le savez je pense autant sinon plus que moi puisque plus âgée.
Je pense que vous prendre un temps de réflexion en solitaire sur ce que vous voulez vraiment pour votre vie future et ce que vous êtes prête à sacrifier de votre vie actuelle pour retrouver votre liberté d’aimer et de vivre de façon réellement indépendante par vos propres moyens est très important.
Le fait d’avoir fait une pause dans les retrouvailles avec votre amour d’adolescence va aussi vous permettre de dépassionner cette histoire, de la déromantiser et de vous permettre de faire des choix sérieux, pragmatiques et plus libres, non guidés par des émotions et des pulsions passagères.
Bon courage dans cette étape de votre vie Eglantine, dans votre démarche de réflexion.
Et je vous souhaite le meilleur pour la suite quel que soit votre choix.
Cordialement
Françoise
A été rajouté au texte initial une suite : Échange épistolaire
Allez le lire …
Geneviève
Courage Eglantine. La prise de conscience est douloureuse… Mais plus tard tu seras plus sereine. Je suis de tout coeur à ton coté.
Merci Babette … Cet encouragement me fait chaud au cœur … et le pseudo me renvoie à mon adolescence …
J’ai mis 46 ans pour découvrir moi aussi que j’avais épousé un manipulateur.
Je viens de quitter la maison je me suis enfuie je n’en pouvais plus ces dernières années ont été terrible un cauchemar si je le contrariais il ne me parlais plus pendant des mois.il ne voulait plus communiquer avec moi plus sortir plus voyager uniquement me faire la tête et voulait toujours m’isoler de ma famille de mes amies..
A l’extérieur c’est un homme charmant souriant cherchant toujours les compliments
A l’intérieur un visage plein de haine
Il dit maintenant que je suis folle et que j’ai tout inventé.
Il ne peut pas se remettre en question….
C’est très dure il me fait porter toute la culpabilité il a complètement rompu avec moi et c’est moi qui suis partie.Il dit que je l’ai laissé comme un chien ( j’ai tout laissé l’appartement les meubles les articles menagers..Je m’angoisse maintenant pour régulariser et vendre notre appartement et discuter de tout cela avec lui.
Bon courage tout est possible je l’ai fait a 68 ans il n’y a aucun avenir avec un manipulateur.
MICHELLE
Merci a Genevieve pour son travail si réconfortant pour nous
Le silence dans une maison … terrible !
N’avoir plus rien à dire que des mots sans importance et échanger des regards chargés d’indifférence au mieux ….
Un cauchemar en effet …
Eglantine
Michelle,
J’ai 47 ans et je n’arrive pas à quitter un mari que je sais aujourd’hui pervers narcissique… Je vis avec lui depuis l’âge de 20 ans et notre relation ne cesse de se détériorer depuis que je me rebelle… et que je ne veux plus qu’il me considère comme sa victime…
Seulement, je n’ai pas de travail et donc pas d’autonomie financière… En plus, je n’arrive pas à me projeter dans une vie sans lui !! Je n’ai jamais vécu seule… j’ai quitté mes parents pour vivre avec lui et je ne m’imagine pas seule pour affronter la vie… J’ai encore beaucoup de sentiments pour lui… et je suis très solitaire… Juste mes 2 enfants et je me sens très seule quand je vais mal !
Je vis de plus en plus difficilement la vie au quotidien… car je ne sais jamais de quoi sera faite la journée… Il y a des jours qui me semblent quiets et agréables et d’autres qui sont difficiles… En ce moment, j’ai compris qu’il fallait que je prenne du recul et que je ne prenne pas en plein cœur, remarques ou colères… donc je réponds de moins en moins et je m’éloigne de plus en plus pour ne pas subir ses humeurs changeantes… et j’attends que ce soit lui qui fasse le premier pas vers moi… J’essaie de lui montrer que je peux vivre sans son affection, que je n’attends pas après un mot d’amour, un geste tendre, un compliment… ce que je ne savais pas faire avant de comprendre que c’est en fait ce qu’il attendait de moi, que j’ai un besoin maladif de lui… Il me met en manque, je souffre et j’en redemande… Aujourd’hui, il me met en manque, je ne montre aucun signe de souffrance et j’attends que ce soit lui qui revienne vers moi, même si quelque fois le retour est long…
Je vois bien qu’il se pose des questions car il a des attentions en ce moment auxquelles il n’aurait jamais songé auparavant. Ca n’empêche pas encore des crises pour des riens mais ça change un peu ma vie, en y mettant un peu des couleurs.
Françoise en veut à sa mère de ne pas être partie pour un confort matériel et un statut social, vous vous trompez Françoise, c’est bien plus compliqué que ça… Je vois bien que mon fils vit tout cela très mal, il le dit haut et fort, mais je n’arrive vraiment pas à partir… Je suis allée voir un psy et quand il m’a dit que la seule solution était de partir, ce dont, je suis sure, je ne suis plus allée le voir ! Je n’arrive pas à partir et je ne comprends pas pourquoi, mais ce n’est aucunement par commodités… même si j’aime tout ce que l’on a construit aujourd’hui et l’environnement dans lequel je vis… J’ai l’impression que si je pars, ce serait encore pire pour moi… J’ai peur de me retrouver seule… J’ai peur de ne pas trouver la force d’avancer si je m’en vais, de m’écrouler… de ne plus trouver l’envie de continuer… Votre mère a agi, même si vous ne pouvez pas comprendre, parce qu’elle pensait n’avoir aucune autre solution… On ne voit pas de solution… Je ne suis pas battue, moi… tout est verbal mais les mots peuvent être terriblement destructeurs, de même lorsque j’ai l’impression de n’être qu’un meuble de plus à la maison, utile mais jetable à tout moment… s’il vieillit ou devient bancale…
La peur est morale, psychologique mais en aucun matériel, croyez moi… Je ne sais pas où trouver cette force qui m’aiderait…
Emma
Pour reprendre vos mots « tout est verbal mais les mots peuvent être terriblement destructeurs, de même lorsque j’ai l’impression de n’être qu’un meuble de plus à la maison, utile mais jetable à tout moment… s’il vieillit ou devient bancale… »
Les mots sont terriblement destructeurs et effectivement la victime d’un pervers manipulateur devient une chose et c’est insurmontable d’envisager mettre fin à cette situation.
Il faut être accompagné pour y arriver, accompagné par des amis, accompagnés sur le plan psychologique, accompagné sur le plan juridique.
Bon courage.
Oui, mais je suis très seule… J’évite les contacts avec mes parents car ils sont également destructeurs… Toujours à me parler de ma sœur, de ses enfants… Toujours à partager leur vie ensemble, ils se voient tous les jours… mangent ensemble tous les midis… tandis que moi, il y a bien longtemps qu’on m’a sorti de la famille, je ne suis même pas invitée à Noël… Ma mère était violente avec moi lorsque j’étais enfant, physiquement et verbalement et ce n’est pas vraiment là que je souhaite trouver un soutien, pas plus auprès de ma sœur qui ne grandit pas et n’arrive pas à couper le cordon…
Des amies, j’en ai peu et elles ne sont pas très proches de chez moi… Je n’ai jamais été très sociable car les gens me déçoivent bien souvent… par leur inconstance, leur fourberie, leur intolérance… Leur méchanceté gratuite !
J’ai été hospitalisé l’année dernière car j’ai craqué… Je ne savais plus comment faire savoir à mon mari que je ne supportais plus la vie qu’il me faisait mener… Je n’ai pas fait une tentative de suicide mais j’ai pris une bonne cuite pour le forcer à m’écouter mais je me suis plus discréditer qu’autre chose surtout vis à vis de mes enfants qui n’ont pas compris et qui ont pensé que c’était moi qui était folle vu la violence de mes propos, de mes cris, de mes larmes…
Je ne me suis pas reconnue… Lui, n’a pas compris… m’en a voulu, beaucoup voulu (quelle image, j’allais donner de nous à l’extérieur)… ne m’a ni consolée, ni aidée… Il n’a pas voulu discuter… J’avais tort sur toute la ligne…
Suite à ça, on a vraiment eu du mal car nous ne parlions plus du tout le même langage et je lui ai dit clairement que je ne voulais plus être sa victime… Lui, restait sur ces positions, il n’avait rien à se reprocher, c’est moi qui étais folle, c’est moi qui déconnais… Il fallait que je me calme, que je m’apaise (ce sont ces mots)… Mais il n’avait aucun geste, ni aucune parole rassurante pour que j’y arrive… au contraire !
Aujourd’hui, ça va mieux… Mais je reste sur mes gardes et je prends comme je l’ai déjà dit du recul quand il y a des attaques verbales… ne montrant pas que ça me touche ou m’éloignant plusieurs jours durant pour lui montrer que quand il est comme ça, je n’ai pas besoin de lui, et que moi aussi, je peux vivre sans lui, sans lui donner d’affection et que ça ne bouleverse pas ma vie… Ce que j’étais incapable de faire, il y a peu encore. Demandant et quémandant sans cesse de l’amour… de l’attention… Ca ne m’est pas facile mais je tiens bon…
J’ai écrit un poème suite à mon « pétage de plomb »… car j’écris de la poèsie depuis toute jeune et je crois que c’est ce qui me sauve… C’est un peu ma psychothérapie !
Merci pour ces précisions.
Manifestement, vous avez recréé avec votre mari le même système de violence que vous avez subi enfant. Et vous vous êtes mise sous domination totale (matérielle et affective) comme durant votre enfance où pourtant vous aviez souffert.
Vous avez recréé le même schéma familial violent (mais inversé) qui vous a insécurisée et meurtrie.
Sans doute parce que c’est tout ce que vous avez connu et que vous n’avez sans doute jamais pu parler de ce passé violent en thérapie.
Si vous voulez sortir de cet enfermement, de cette immaturité, de ce mal-être, de ces souffrances, il faut que vous en parliez à un psy pro qui pourra vous aider à désamorcer la violence de ce passé, vous permettre de l’assumer, de le dépasser et vous permettra de vous autoriser à vivre autre chose et donc vous aidera aussi à devenir adulte et à vous assumer à tous points de vue.
Vous dites que votre soeur n’a pas coupé le cordon, mais vous non plus d’une certaine façon puisque vous reproduisez avec votre mari le même contexte d’aliénation que celui de votre enfance.
Même si vous ne voyez plus votre famille, vous avez en quelque sorte reconstruit les situations de dépendance et d’aliénations de votre famille d’origine.
Et vous avez choisi votre mari justement parce qu’il pouvait vous permettre de recréer la même problématique.
Dans le système de dépendance affective, d’immaturité affective, chaque conjoint choisit son, sa partenaire en fonction de ce qu’il ou elle souhaite subir et faire subir. C’est quelque chose la plupart de temps de totalement inconscient mais qui correspond à tout ce que chaque membre du couple n’a jamais dépassé et affronté et traité au plan psycho-affectif dans sa jeunesse. Tant qu’il y a déni et absence de traitement de ces souffrances originelles de l’enfance, l’humain répète le même schéma de souffrance et de douleur qu’il a connu jusqu’à ce que cela devienne insupportable, invivable. Jusqu’à parfois se mettre en danger vital.
N’attendez pas ce point gravissime.
Vous avez aujourd’hui des thérapies comportementales, vous avez l’EMDR, l’hypnose qui peuvent vraiment vous aider à affronter ce passé familial violent et dépasser vos traumatismes d’enfance. Faites-vous aider sur ces questions avec un psy pro diplômé. Ca me parait primordial.
Sans cette analyse et ce traitement du passé traumatique de votre enfance, vous ne pourrez pas sortir de votre souffrance actuelle. Et vous ne pourrez pas sortir de la dépendance affective, ni même envisager de vous assumer matériellement.
Après, c’est vous qui voyez ce que vous souhaitez faire…Personne ne peut décider à votre place.
Cordialement
Françoise
Un excellent bouquin sur le sujet des dépendances affectives écrit par la psychanalyste Véronique Berger aux éditions Eyrolles.
http://www.didactibook.com/produit/1247/9782212861686/Les%20dependances%20affectives
Vous pouvez même feuilleter l’ouvrage depuis internet pour vous faire une idée de son contenu et des questions traitées.
Bonne lecture.
Emma, je crois qu’il faut que vous réalisiez que votre situation de souffrance actuelle et passée vient de votre immaturité psycho affective et de votre dépendance psycho-affective. Et il faut que vous essayez de comprendre avec l’aide d’un psy pro pourquoi, qu’est-ce qui vous a rendue comme cela. Parce que cette immaturité que vous présentez n’est pas venue toute seule. Elle puise ses racines dans votre enfance, dans l’histoire de votre famille, dans une peur de l’abandon qui a dû vous insécuriser à tel point que vous n’en êtes jamais sortie. Qu’est-ce qui fait que vous avez si peur de vous assumer matériellement et affectivement?
Je vous le dis en toute cordialité parce que ça me semble le premier travail à faire au plan psy avant même que vous puissiez envisager de divorcer ou de partir du domicile conjugal.
Est-ce que votre mari incarne une figure paternelle absente ou qui n’a pas été à la hauteur? Ou au contraire est-ce le prolongement de votre père qui pour vous conserve une aura, une influence sur vous sans laquelle vous ne vous sentez pas reconnue?
Est-ce qu’en vous faisant entretenir matériellement par votre mari depuis le début, vous avez l’impression de continuer à être protégée, aimée, soutenue, sécurisée? Est-ce que cela compense une insécurité matérielle passée que vous avez connue quand vous étiez petite?
Si vous continuez à endurer le pire de votre mari et à faire vivre cela à votre fils, c’est que votre confort matériel et la dépendance psycho-affective que vous avez à votre mari sont plus importants pour vous que tout le reste. Y compris votre lien à votre fils.
Je sais, c’est dur à admettre. Mais vital si vous voulez sincèrement sortir de la situation de dépendance dans laquelle vous êtes. C’est la première étape de prise de conscience qui peut amorcer un changement.
Ensuite vient un vrai travail psy à mener pour comprendre le pourquoi du comment et voir les solutions que vous pouvez déployer pour vous sortir de cette situation qui vous fait souffrir.
Personne ne peut faire ce travail de compréhension de vos angoisses à votre place.
Ma maman n’a jamais voulu faire ce travail psy. Elle a préféré rester jusqu’à 68 ans au foyer conjugal, se séparer de corps avec son mari quand elle a pu toucher une retraite pour les 20 ans de travail pro qu’elle avait effectués avant son mariage. Elle a préféré le déni, le mutisme, les cures de sommeil et les anti-dépresseurs à haute dose durant plus de 40 ans, des trucs qui lui ont ruiné la santé et se faire assumer jusqu’à son départ du foyer conjugal par ses deux filles et se faire entretenir matériellement par son mari. Depuis 2 ans, elle a une démence à corps de Lewy (mélange d’Alzheimer et Parkinson) qui prolonge sa dépendance et son immaturité. Heureusement depuis quelques mois, elle est prise en charge par une maison de retraite. Parce qu’elle nous a fait vivre l’enfer à ma soeur et moi jusqu’à il y a encore très peu de temps. Autant que notre père. Et nous avons conscience ma soeur et moi de tout ce qu’elle a contribué à détruire en nous par son comportement immature.
Vous ne mesurez peut-être pas cela du tout vis à vis de votre fils.
Mais je peux vous le dire puisque j’ai été l’enfant d’une mère immature et d’un père violent tyran domestique (une variante du PN). Ce n’est pas le confort matériel qui rachète les violences, les aliénations, les menaces, les chantages, les abus sexuels, les viols que nous avons subis. L’argent, le statut bourgeois nous ont au contraire un peu plus isolées dans la souffrance. Parce qu’à l’extérieur, les gens considèrent que l’argent rattrape tout. C’est faux.
C’est un facteur de souffrance supplémentaire car si l’on admet qu’il faut protéger des enfants qui subissent la violence en milieu modeste, populaire, la société se tait face à la souffrance des enfants de milieu bourgeois. Et encore plus en milieu bourgeois rural.
Tous ceux qui comme moi, comme ma soeur, ont vécu l’enfer en famille bourgeoise, savons bien à quel point l’argent est un enfermement supplémentaire.
Et nous savons aussi qu’on ne s’en sort qu’en s’émancipant et en rejetant le confort bourgeois de la famille d’origine, en se construisant hors de l’influence matérielle et morale et psycho toxique de ces familles.
Je me doute que c’est quelque chose qui vous est très dur à entendre, à admettre.
Parce que ça vous oblige à vous remettre en question et à travailler sur vous au plan psy comme sans doute, vous n’avez pas envie de le faire.
Je me doute bien que cette démarche dont je vous parle est difficile, voire insurmontable.
Mais si vraiment vous voulez aller mieux et protéger votre fils, c’est incontournable.
Je vous le dis en toute cordialité et en toute connaissance de cause, parce que je l’ai vécu et que je connais bien la situation jusque dans ses moindres recoins et ses paradoxes.
Cordialement
Françoise
Chère francoise, chère Emma,
oui…pour protéger ses enfants, il faut avant tout savoir se protéger soi meme, et faire ce travail de désaliénation , dont vous parlez; ce n est qu à ce prix, qu on ne reproduit pas le schéma (inconscient) de relations familiales toxiques….
cordialement
carole
Françoise,
Tout d’abord, je sais d’où vient mon traumatisme… C’est une peur quasi insurmontable de l’abandon…
J’ai été abandonné à la naissance… enfin, j’ai du le vivre comme tel… Je suis née dans l’appartement de ma grand-mère et suis restée chez elle, sans mes parents, jusque l’âge de 8 ans…
Puis, à 8 ans, ma grand-mère a été gravement malade et le médecin a dit qu’il fallait lui enlever les enfants qu’elle avait à charge si on voulait qu’elle s’en sorte… J’ai donc été confiée 2 mois à mon autre grand-mère qui n’avait aucune affection pour moi, que je ne connaissais quasiment pas et sortie d’un cocon douillet où j’étais dorlotée… Je n’ai quasiment aucun souvenir de mes parents avant cette période.
Puis on m’a confiée à la sœur de ma grand-mère… jusqu’à l’âge de 10 ans… j’occulte une nourrice quelques mois qui me ramenait chez mes parents après manger le soir et où je passais plusieurs heures seule dans l’appartement, affolée que mes parents ne rentrent pas et que je me retrouve seule à jamais… Traumatisée, apeurée, je serai devenue folle, je pense si mes parents n’avaient pas pris la décision de me mettre chez cette « tata ».
A 10 ans, ma sœur est née… Ma mère a arrêté de travailler et je suis rentrée chez moi… Mais ma mère ne me supportait pas et m’humiliait, me donnait des corrections de temps en temps avec spatule en bois, balai, lèze du chien… car elle disait se faire mal aux mains si elle devait me taper avec !!! Son insulte favori était que j’étais une gourde, que j’étais incapable de quoi que ce soit… C’est un mot que je ne prononce jamais et que j’ai sorti de mon vocabulaire !!
Quand il m’arrivait d’être heureuse ou joyeuse, elle gâchait ma journée par une de ses phrases dont elle seule avait le secret…
A 16 ans, je suis partie en internat et je ne rentrais que le week-end et là, j’ai soufflé, me suis reconstruite… Le week-end, elle arrivait à me supporter… bien qu’il y ait encore des petites phrases assassines…
A 18 ans, j’ai rencontré mon futur mari et ma mère a changé d’attitude, voulant faire croire qu’elle m’aimait et en faisant un énorme déni de ce qu’elle m’avait fait vivre mais en me disant quand même que « prénom de mon mari » me quitterait dès qu’il verrait qui je suis vraiment »… Lui, elle le portait aux nues, le jugeant comme intéressant et intelligent et ne parlant qu’à lui lorsque nous étions ensemble comme si j’étais transparente.
A 20 ans, je quittais la maison…
Voilà, la cause de mon traumatisme, de ce besoin de reconnaissance et d’amour, cet peur d’affronter la vie et d’être abandonnée.
Je sais ce que subit mon fils et j’en suis très malheureuse… je l’ai fait suivre par un psy et je lui donne tout l’amour et toute l’affection dont je suis capable ainsi qu’à ma fille (aujourd’hui partie de la maison pour faire ses études, et ce depuis l’âge de 15 ans). Mon père ne m’a jamais défendu et n’a rien vu… enfin, je crois ! Même si je me pose des questions… Moi, mon fils, je le soutiens et le défends face à son père… Il a bien compris que j’étais une petite femme fragile et on se soutient l’un et l’autre dans les moments difficiles…
Aujourd’hui, j’ai pris mes distances par rapport à mes parents que je cotoie peu mais avec qui toutefois, je n’ai pas complétement coupé les ponts… Mais dès que je les voyais, j’en ressortais tellement mal que j’ai préféré prendre un peu le large… et je vais mieux depuis… Mais du coup, je suis très seule pour affronter tout ça…
En ce moment, nous vivons une période d’accalmie… depuis plusieurs semaines (ça ne dure jamais longtemps) et le fait de prendre de la distance aussi avec mon mari fait qu’il se pose des questions et vient vers moi… me propose des choses qui me font plaisir… Je sais qu’il ne changera pas mais au jour d’aujourd’hui, c’est absolument impensable pour moi de le quitter et pas seulement pour les commodités…
Je ne suis pas une personne d’argent… Je suis incapable de dire exactement combien gagne mon mari et combien nous avons d’argent de côté… Je m’en fous… surement parce que je ne manque de rien mais aussi parce que ça ne m’intéresse pas… Le statut social, la place dans la société, ce n’est pas l’essentiel pour moi…
Je ne « profite » en aucun cas de la situation car j’ai toujours travaillé… en intérim et j’ai cotisé déjà 20 ans… En ce moment, j’ai du mal à retrouver, je n’ai pas bossé depuis juillet 2012 et ça devient long et difficile moralement mais je touche toujours mes assedic et je gagne encore convenablement ma vie… Ce qui me manque, c’est surtout la vie sociale, les rencontres…
Je sais que je suis « traumatisée »… que je devrais revoir mon psy (mais c’est trop cher pour le moment)… que je devrais partir… mais c’est au dessus de mes forces ! Quand j’y pense, j’ai une grosse angoisse et une petite voix qui me dit c’est impossible…
Bonjour
Votre histoire de vie est singulière et je peux aisément comprendre votre angoisse d’abandon. J’ai néanmoins quelques réflexions qui me viennent suite à la lecture de votre commentaire. Ces propos ne sont en aucun cas des affirmations et j’espère que vous ne m’en voudrez pas de ma franchise…
« Il a bien compris que j’étais une petite femme fragile » dites-vous en parlant de votre fils. C’est bizarre, quand même, cette image qu’il a de sa propre mère, une personne sensée être autonome et le protéger. On dirait presque que les rôles sont inversés… Il va voir un psy, mais peut être en avez-vous encore plus besoin que lui (une maman qui va bien est une bénédiction pour un enfant !). Concernant votre fille, vous dites qu’elle a quitté la maison à 15 ans ce qui est extrêmement jeune. Je me demande si ce départ n’est pas lié à votre fragilité, au fait qu’elle ait senti confusément que vous ne pouvez pas lui apporter le soutien qu’elle serait en droit d’espérer d’une maman adulte, plus « assurée » et, du coup, rassurante, et qu’elle ait fait le choix d’études lui permettant de quitter la maison.
Vous dites ensuite « je gagne encore convenablement ma vie » et à la phrase suivante, vous soulignez que le psy est trop cher pour le moment. Il y a des thérapeutes (et des thérapies) qui ne coutent pas les yeux de la tête et, de plus, si vous gagnez « convenablement » votre vie, il y a sans doute une possibilité pour vous de consulter, ne serait-ce que tous les 15 jours, en « sacrifiant » peut être d’autres postes (coiffeur, fringues, que sais-je…) Cela me paraît tout à fait indispensable dans votre situation, d’autant que l’an dernier, vous en êtes arrivée à prendre une cuite pour relâcher toute la tension et l’angoisse qui vous habitent. Ce qui a bien du arranger votre mari qui, s’il est réellement PN, ne souhaite qu’une chose : vous faire passer pour une folle. N’attendez pas de péter une nouvelle fois les plombs pour vous faire aider !
Vous semblez également très ambivalente dans votre souhait de changer de vie de quitter votre mari. Car vous ne posez pas de démarches ou d’actes concrets qui vous y aideraient. Ce qui vous permet d’avoir toutes les excuses nécessaires pour affirmer qu’il vous est « impossible » de le quitter !
Vous vous « foutez » de l’argent et de combien gagne votre mari, ce qui ressemble, si je peux me permettre, à une parole d’enfant qui ne sait pas combien gagne son papa et s’en fiche tant qu’elle a de quoi manger et un peu d’argent de poche. Et si vous arrêtiez de vous complaire dans un rôle d’éternelle « petite fille » qui vous discrédite aux yeux de vos propres enfants et vous empêche de prendre votre place d’adulte ? Je sais que le contexte actuel est difficile mais peut-être pourriez-vous vous rapprocher de votre centre communal d’action sociale ou de votre mairie dans le cadre de votre recherche d’emploi ? Une amie à moi est allée rencontrer quelqu’un en mairie, a insisté et vient de trouver un temps partiel par son intermédiaire. Un cadre social plus épanouissant, des collègues, des relations de travail vous aideraient à sortir de votre cocon familial et à prendre votre autonomie financière. Ce qui serait déjà un premier pas et boosterait certainement votre confiance en vous.
Donnez vous les moyens de changer votre vie, vous semblez en avoir besoin ! Je vous adresse tous mes encouragements dans votre démarche.
Ma fille est effectivement partie de la maison car l’ambiance lui pesait et qu’elle préférait se « sauver » dans tous les sens du terme… Mais pas à cause de moi seulement, à cause de la relation avec son père et du climat familial général.
Mon fils part cette année et ne voit plus le psy depuis longtemps maintenant et il voyait le psy pour une autre raison que l’ambiance à la maison (bien qu’il ait j’espère profité pour en parler)… Il est surdoué (QI : 141) et il avait du mal à se retrouver dans la vie au milieu des enfants de son âge, à l’école… Il ne trouvait pas sa place et était mal dans sa peau…
J’ai joué au mieux mon rôle de mère auprès de mes enfants, et le fait que mon fils sache que je suis fragile et surement parce qu’il est plus intelligent que la moyenne. Il voit et perçoit des choses que d’autres enfants n’auraient peut être pas vu… Votre remarque sur le fait d’être fragile et de renverser les rôles avec mon fils est pour moi un mauvais jugement… On peut être fragile et être une bonne mère, cela n’est pas incompatible… J’ai assumé mon rôle le mieux que j’ai pu, avec mes traumatismes, qui justement m’ont permis les connaissant parfaitement et les ayant mal vécus, de ne surtout pas les reproduire avec mes enfants. J’ai donc été une mère à l’écoute, affectueuse… et mes enfants m’aiment très fort et se tourne vers moi dès qu’ils ont besoin de quelque chose ou de conseils… j’ai toujours été le médiateur entre eux et leur père pour que les messages passent et faire en sorte que les conflits entre eux se calment et même surtout pour les éviter.
Il ne prend pas mon rôle mais c’est un fils attentionné et câlin parce qu’il sait que je souffre, il voit et entend ce qui se passe à la maison et le subit lui aussi.
Vous dites aussi que je ne fais rien pour m’en sortir… qu’en savez-vous ? J’ai essayé de partir une première fois, il y a 7 ans… Les enfants et mon mari devaient partir en vacances et je lui avais dit que je profitais de cette période pour partir… leurs valises étaient faites chargées dans la voiture et ils étaient sur le point de partir… Mais mon mari est revenu à la charge juste avant de partir, il a pleuré et m’a supplié de ne pas le quitter, de venir en vacances avec eux, de ne pas faire ça ! et en 1/4 heures, j’avais fait ma valise pour partir avec eux !
Plusieurs fois, j’ai cherché des apparts… mais je n’allais pas jusqu’au bout de mes démarches.
Et après mon hospitalisation en septembre dernier… J’ai pris un appart… J’ai été acheté des meubles… et j’ai dit à mon mari que je partais… mais je n’ai jamais mis les pieds dans cet appart, j’ai annulé ma commande de meubles car je n’ai pas réussi à partir, j’ai dit à mon mari, en pleurant, ne me laisse pas partir… Il m’a dit mais moi, je ne veux pas que tu partes, moi, je ne t’aurai jamais quitté… Reste ! J’ai donc payé un loyer 3 mois pour rien et pendant ces 3 mois, j’ai eu le temps de partir… Je me disais va -y c’est le moment… Mon fils me disait maman, allez, on s’en va ! et je n’ai pas pu… Quand je dis que je n’y arrive pas, je sais de quoi je parle. Je n’y arrive pas ! C’est là que mon fils m’a dit que j’étais accro à son père… Il était en colère contre moi et puis il a fini par comprendre que j’étais bloqué par quelque chose qu’il n’arrivait pas à s’expliquer mais qui lui a permis de m’excuser aujourd’hui…
Je ne sais pas expliquer ce qui se passe en moi mais c’est insurmontable… c’est une grosse panique… Pendant un temps, je pensais même qu’il serait plus facile de mourir que de partir…
C’est passé aujourd’hui… Aujourd’hui, j’ai envie de vivre… et de me reconstruire ! Comme je disais dans mon autre message, laissez moi le temps, chacun son rythme…
Bonsoir Emma,
Il n’y avait aucun jugement dans mon commentaire. J’ai juste exprimé mon impression. Impression qui perdure avec ce dernier commentaire où vous dites vous-même que vous avez déjà essayé de partir et que vous n’y êtes pas arrivée. C’est en ce sens que vous semblez ressentir des sentiments ou désirs contradictoires vis à vis de votre situation, vis à vis de votre démarche vers l’autonomie. Cette ambivalence, votre « cuite » et votre hospitalisation de l’an dernier montrent, il me semble, toute l’utilité, la nécessité, pour vous de consulter un(e) thérapeute qui pourrait vous aider à y voir plus clair.
Mais comme vous le dites, chacun son rythme… Et puis, la liberté fait souvent peur! Je vous souhaite de sauter le pas un jour pour en finir avec cette vie de couple qui vous fait dire : « je ne savais plus comment faire savoir à mon mari que je ne supportais plus la vie qu’il me faisait mener ».
Après, c’est vous qui voyez ce que vous souhaitez vivre… Avec tous mes encouragements
Ca parait tellement simple pour les gens qui voient ça de l’extérieur… Elle devrait s’en aller et c’est tout… Bien-sûr… Il est une chose que j’ai apprise aujourd’hui, c’est à ne pas juger la décision d’une personne quant à une situation donnée… et je ne dis plus non plus à sa place, moi, je ferai ci ou ça…
Non, pour prendre une décision, il faut être dans le contexte et dans la peau, dans l’historique de celui qui vit la situation en question…
Combien de fois, ai-je entendu : moi, mon mari s’il me trompe, c’est vite fait, je le quitte… Oui, on est honnête et sincère quand on fait cette déclaration mais dans la situation pas sur que ce soit la décision que l’on va prendre…
Comme vous, on peut donner des conseils, essayez d’ouvrir les yeux à la personne mais on ne peut en aucun décider à sa place, ni même comprendre pourquoi elle ne prend pas la décision que nous, nous pensons être la bonne ! C’est son vécu, son passé et aussi la vision qu’elle a de son avenir qui va faire qu’elle prendra ou ne prendra pas la décision.
Aujourd’hui, j’attends… Je ne sais pas quoi exactement… J’ai lu beaucoup d’articles sur le PN, je suis venue sur ce forum… Je pense donc que j’avance… Je ne me voile pas la face, c’est déjà un début. C’est mon psy qui m’a dit que je devais vivre avec un PN et que la seule solution est la fuite, ce que les articles lus confirment…
Pour l’instant, ma solution est la distance, me retrouver face à moi et mes envies… car à part écrire et trouver un boulot, je ne sais pas trop de quoi j’ai envie… Si, aussi que quelqu’un ait vraiment envie de vivre avec moi et de partager sa vie et non des lambeaux de vie de temps en temps quand il se souvient que je suis là et qui ne gâche pas les moments partagés et qui devraient être agréables en demandant toujours plus, en dénigrant l’effort de l’autre, en disant un mot, une phrase qui casse tout !
Lors de nos récentes disputes, j’ai dit à mon mari qu’il était PN mais il m’a dit que c’était moi… Il n’est responsable de rien, c’est moi qui ne sait pas être heureuse et qui ne le sera jamais… Il m’a dit que c’est moi qui était malade, moi qui devait voir un psy… Que lui, n’irait jamais, qu’il n’était pas fou… Qu’il allait très bien.
Après lecture de tous ces articles, ça ne fait que, hélas, confirmer le diagnostic… Je ne sais pas mais j’en suis encore à espérer qu’il soit plus intelligent que les autres, qu’il arrive à faire un mea culpa et qu’il est envie d’une autre relation avec moi… Il y arrive pendant quelques jours, quelques semaines puis patatra, il repart dans ses travers… et je le supporte de moins en moins bien… Ce que je ne comprends pas chez les PN, c’est qu’il ne s’aime pas et qu’il rejette la faute sur un autre en le rabaissant et en l’humiliant alors que c’est LA personne qui les aime et que du coup, ne s’aimant pas à ce point, il devrait être reconnaissant à cette personne de les aimer tels qu’ils sont ! D’avoir compris qu’il n’était pas si mal que ça… Surtout qu’au départ, on les met sur un sacré piédestal… Comment se fait-il qu’il ne soit pas capable de rendre ce qu’on a envie de leur donner et qu’au contraire, ils gâchent tout ????
Hier soir, un ami à lui est passé… Un ami dont le couple ne va pas bien… Et quand il est parti, mon mari m’a demandée, tu crois que « le prénom de sa femme » va le quitter… et j’ai répondu, non, c’est lui qui partira un jour, c’est le plus malheureux qui s’en va… Je pense qu’il aura compris le message que je voulais lui faire passer… et ça veut dire quelques jours où il va être sympa… Je sens bien que quelque part, il a peur lui aussi que je parte… même s’il dit aujourd’hui qu’il ne me retiendra plus !
Bonjour,
Il me semble que je n’ai jamais dit « Elle devrait s’en aller et c’est tout ». C’est bien vous, je crois, qui avez évoqué la première le souhait de quitter votre mari et qui en parlez, dans votre dernier commentaire, en disant : « je le supporte de moins en moins bien » ! Il y a eu, suite à vos différents écrits, de nombreuses personnes qui ont pris le temps de vous lire et de vous livrer ensuite leurs pistes, conseils et également leurs impressions sincères face à ce que vous vivez.
Mais j’ai l’impression que vous prenez chaque commentaire ou tentative d’aide comme un jugement. Et vous faites ensuite volte-face, en disant que cela ne va pas si mal que ça, que vous êtes une mère « à l’écoute », que vos enfants vous « aiment très fort », que votre mari « fait des efforts ».
J’ai donc l’impression qu’on tourne un peu en rond… et ne tiens plus à vous donner d’avis ou de conseils perçus comme inutiles et/ou contrariants. Comme vous le dites vous-même « on ne peut pas décider à la place d’une personne ». J’espère de tout coeur que vous saurez prendre la bonne décision concernant votre vie conjugale et je vous souhaite bon courage pour la suite.
Je n’ai pas eu l’impression de mal vous répondre, je suis désolée que vous l’ayez mal pris.
Vous ne souhaitez plus me parler, tant pis !
Oui, je le supporte mal et ce n’est pas incompatible avec le fait que je sois une bonne mère et que mes enfants et moi, nous aimions…
Et c’est bien mon problème que mon mari soit une girouette, un coup, je suis gentil et un coup, je fais mal par des mots, des réflexions blessantes ou rabaissantes… et effectivement, c’est pour ça que je tourne en rond et que j’essaie d’avoir des avis et des conseils.
Non, je n’ai pris que le commentaire de Françoise comme étant un jugement et une tentative de me culpabiliser parce que je serai une mauvaise mère car me faisant protéger par mon fils, et parce que je ne suis pas assez forte pour partir.
De toute manière, je ne souhaite plus participer à ce forum car apparemment, il est difficile de se comprendre lorsque l’on écrit… C’est un peu trop sec et on ne prend pas de la bonne manière ce qui nous est dit, vous comme moi…
Je voulais juste essayer d’expliquer ma situation le plus honnêtement possible en ne négligeant pas ma responsabilité pour avoir de l’aide… et je pensais que les gens qui viendraient pourraient comprendre les difficultés que l’on a à partir même lorsqu’on est mal parce qu’on est toujours en dualité avec soi-même et j’ai plus eu l’impression que vous pensez qu’il est simple de s’en aller et qu’il suffit de le vouloir et moi, je vis ça et je dis que ce n’est pas si simple même si ça peut paraître simple. De loin et si on occulte tout le passif, c’est simple mais de l’intérieur ça ne l’est pas ! et j’aurais voulu comprendre pourquoi c’est si difficile en parlant avec des gens qui avaient réussi à partir, qui avait trouvé une motivation, une force, le déclic.
J’aurais voulu qu’on m’aide à trouver ce qui me bloque à ce point. Mais je crois que je n’aurais mes réponses qu’en retournant chez le psy.
Merci d’avoir essayé… et encore désolée si vous avez mal perçu mes propos, je ne voulais que de l’aide et de l’amitié.